Un « vaste réseau » de blanchiment de camping-cars et de véhicules volés, démantelé en France, a conduit à la mise en examen de six personnes. À l’origine, le rapprochement fait par la section de recherches (SR) d’Orléans, entre un véhicule volé et un camping-car en vente chez un concessionnaire en Centre-Val de Loire. « On s’est aperçu que l’Eure-et-Loir figurait en quatrième position » des départements les plus touchés par les vols de camping-cars, a relevé la colonelle Christelle Tarrolle, à la tête de la SR d’Orléans.
Les investigations permettent alors de découvrir d’autres camping-cars et des camions-bennes Iveco volés en région parisienne. Ils étaient « maquillés et inscrits au Système d’immatriculation des véhicules (SIV) en neuf par le même individu ». D’autres personnes, connues pour « vol et maquillage de véhicules », sont soupçonnées de faire partie du réseau. « Des personnes, qui avaient accès au SIV, l’ont fait au profit d’un individu à la tête du réseau. Ce qui a permis de blanchir des véhicules volés qui avaient ainsi un nouveau numéro. Une organisation très, très bien rodée », a expliqué la colonelle Tarrolle.
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Plus de 400 véhicules concernés et près de 22 millions d’euros de préjudice
Le tribunal de Chartres ouvre une information judiciaire à l’été 2023. Des éléments d’enquête « permettent alors de démontrer l’existence d’un système dédié au blanchiment de véhicules volés », avec « des habilitations SIV détournées de leur but initial ». Un certificat d’immatriculation, associé au véhicule volé et maquillé, est généré, lui permettant de circuler en France ou d’être vendu.« C’est une affaire un peu symptomatique de la difficulté posée par une procédure administrative comportant manifestement des failles », a observé le procureur de la République de Chartres Frédéric Chevallier.
Ce système aura permis de blanchir, en 2022 et 2023, 151 camping-cars volés et maquillés, pour un préjudice de 8,4 millions d’euros. Et 289 véhicules utilitaires et particuliers pour 13,3 millions d’euros.
Le fruit d’opérations judiciaires
Début avril 2024, une opération est donc menée dans sept départements : Eure-et-Loir, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Haute-Garonne, Paris, Oise, Meurthe-et-Moselle. Les gendarmes placent cinq personnes en garde à vue. Puis, du 8 au 12 avril 2024, dans toute la France, une opération de contrôle et démaquillage de véhicules matérialise les maquillages de 58 camping-cars volés et permet leur saisie. Soit, en tout, six personnes mises en examen, dont une écrouée et cinq placées sous contrôle judiciaire. Il reste 289 véhicules à localiser et à démaquiller. Ils feront l’objet de procédures distinctes menées par d’autres unités, dont le Plateau d’investigations véhicules (PIV) du Pôle judiciaire de la Gendarmerie nationale (PJGN).
(AFP)