Ils attaquaient à l’explosif des distributeurs automatiques de billets (DAB) le long de la frontière Est en France, en Allemagne et Suisse. Une opération commune des polices de ces trois pays vient de démanteler un gang néerlandais, composé de ressortissants français, néerlandais et russe.
Accusés d’avoir attaqué des distributeurs automatiques de billets (DAB), huit hommes de nationalité française, néerlandaise et russe ont été mis en examen après une enquête de plusieurs mois, menée en France sous la direction de l‘Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) commandé par le général Marc de Tarlé.
Une vingtaine de casses
Une enquête de plusieurs mois sur une vingtaine de série de casses de distributeurs automatiques de billets (DAB) dans trois pays frontaliers (Allemagne, Suisse, Italie). A chaque fois, le même mode opératoire observé par les polices allemande (Bade-Wurtemberg), suisse (police fédérale) et française (gendarmerie et police). Les malfaiteurs éventraient les DAB avec des explosifs solides, de type tolite. Ils s’emparaient à chaque fois de plusieurs dizaines de milliers d’euros en billets.
Techniques spéciales d’enquête
La Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy a annoncé l’interpellation, le vendredi 6 août, de 13 personnes sur commission rogatoire d’un juge d’instruction portant sur un « groupe criminel organisé néerlandais spécialisé dans les attaques de DAB commis à l’aide d’explosifs solides ». Ce gang, visiblement bien organisé, se déplaçaient dans les trois pays pour commettre des casses. Lundi, à l’issue de leur garde à vue, huit hommes français, néerlandais et russe, âgées de 21 à 28 ans, ont été présentés au juge d’instruction et mis en examen. Suite à cela, sept ont été placés en détention provisoire, et un sous contrôle judiciaire.
Echanges entre les services de police des trois pays
Les services d’enquête français, allemand et suisse ont largement échangé sur leurs investigations. En France, la direction d’enquête était confiée à l’OCLDI, avec le concours des divisions de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de Strasbourg et de Besançon ainsi que le soutien de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Strasbourg. Des techniques spéciales d’enquêtes et d’observation et de filatures ont été mises en place. En parallèle, les investigations se poursuivent dans les pays pour déterminer les rôles précis des personnes interpellées.
Trois méthodes d’attaques de DAB
En France, les premières attaques de DAB à l’explosif solide ont été observées il y a deux ans par l’OCLDI. Auparavant, la technique utilisée était celle de l’explosif gazeux. Deux méthodes radicales mais néanmoins dangereuses pour leurs auteurs dont certains ont été tués ou sérieusement blessés dans l’explosion. Il y a eu aussi l’arrachage du DAB avec des camions ou des engins de chantier. Quelle que soit la méthode utilisée, le montant du préjudice financier est souvent plus important pour les dégâts immobiliers (façades éventrées, immeubles dévastés) que pour l’argent emporté. Depuis plus d’une dizaine d’années, les nouveaux DAB sont équipés de systèmes qui maculent les billets d’encre indélébile au premier choc.
PMG
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