Un homme de 24 ans a été condamné, le 24 septembre 2025, par la cour criminelle de la Gironde à 15 ans de réclusion après avoir grièvement blessé un gendarme lors d’un refus d’obtempérer, en octobre 2022 à Pugnac. Le militaire, qui tentait de contrôler le prévenu, est désormais paraplégique, et en fauteuil roulant.
Comme l’explique Ici, le conducteur, âgé de 21 ans à l’époque, circulait à bord d’une BMW, sans permis et sous l’emprise de cannabis. Il avait pris la fuite après avoir percuté le gendarme. Durant l’instruction puis lors de l’audience, il a toujours répété qu’il avait voulu fuir le contrôle de Gendarmerie, mais ne voulait pas heurter le gendarme. « C’est un acte involontaire stupide » a-t-il déclaré.
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Déjà condamné trois fois avant les faits
Avant les faits, le prévenu avait déjà fait l’objet de trois condamnations pour conduite sans permis, conduire dangereuse et conduite sous l’emprise de stupéfiants. Malgré une peine de quatre mois avec sursis qui planait au-dessus de lui, il a quand même pris le volant, en cette soirée d’octobre 2022, pour rejoindre ses amis après avoir fumé un joint. Il a ensuite croisé un contrôle de gendarmerie.
« Je n’ai pas voulu m’arrêter, je serais allé en prison, mais je n’ai jamais voulu mettre le gendarme en danger, j’ai voulu l’éviter », explique-t-il devant la présidente. Il ajoute qu’il a voulu contourner le militaire par la gauche, croyant que ce dernier avançait vers la droite. « C’est invraisemblable qu’il ait voulu l’éviter en le contournant à contre-sens de circulation », souligne l’avocate des parties civiles. Elle estime que le jeune conducteur a fait un choix : « Quatre mois de prison contre une vie ». « Mais il est impossible de savoir si ça a été volontaire ou pas, c’est un drame qu’il n’a pas vu venir », lui répond l’avocat de la défense.
Le conducteur a finalement écopé de 15 ans de réclusion. Il s’agit de la peine maximale pour ces violences sur agent dépositaire de l’autorité publique avec délit de fuite.
Le gendarme blessé : « j’ai pris perpétuité »
Depuis son fauteuil roulant, le militaire a assisté aux débats, en tenue de gendarme. « Les conséquences sont terribles, c’est un cataclysme, un tsunami », explique-t-il. Le militaire était grand sportif et passionné de randonnée. Il venait de gravir le Kilimandjaro. La veille du drame, il s’était pacsé avec sa compagne. Concernant la peine prononcée à l’encontre du prévenu : « Pour moi, ça ne changera rien. Il prend 15 ans, j’ai pris perpétuité, je suis détruit, anéanti par ce drame ».
Un espoir: sensibiliser sur la gravité des refus d’obtempérer
Le gendarme, âgé aujourd’hui de 51 ans, espère que son histoire servira d’exemple pour sensibiliser sur la gravité des refus d’obtempérer. « Je ne sais pas si c’est la solution, mais il faut que la peur change de camp, il faut restaurer un peu cette peur du gendarme ».










