C’est le général de division Ghislain Réty, commandant du Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), qui a apporté cette précision après l’annonce, par le procureur de République de Nouméa, de la reddition, lundi 30 septembre 2024, de cinq jeunes recherchés pour des exactions dans la tribu de Saint-Louis. Celle-ci, située à une dizaine de km au sud de Nouméa, constitue un fief indépendantiste ultra de Nouvelle-Calédonie. Le général Réty, qui déploie actuellement dans ce territoire quelque 130 hommes du GIGN, s’exprimait en fin de matinée devant le Chinese business club, dans un grand hôtel parisien.
Selon le procureur Yves Dupas, ces cinq personnes domiciliées à la tribu de Saint-Louis avaient reçu une convocation par l’intermédiaire des autorités coutumières. Elles se sont donc rendues dans le cadre des enquêtes en cours. Le magistrat a ajouté dans un communiqué que ces cinq jeunes personnes étaient notamment recherchées pour « tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique, vols avec armes et destruction de bien par incendie » en lien avec la religion (destruction de l’église de Saint-Louis au mois août).
« Les investigations se poursuivent avec objectivité et impartialité« , a assuré le procureur. Il a souligné « le rôle des autorités coutumières qui ont appelé les personnes recherchées à cesser la logique de l’affrontement avec les forces de l’ordre et à venir s’expliquer devant les enquêteurs ».
Reddition au lendemain des obsèques de deux kanak
Ces redditions, qui se sont déroulées dans le secteur de la tribu de Saint-Louis, interviennent au lendemain des obsèques de deux jeunes de cette tribu tués le 19 septembre, par des gendarmes du GIGN lors d’échanges de tirs. Les responsables coutumiers kanak ont entrepris depuis mi-septembre une médiation auprès de plusieurs jeunes recherchés pour des exactions commises depuis le 13 mai, date du début des graves troubles dans l’archipel calédonien. On compte depuis cette date 13 morts, dont deux gendarmes. Plus de deux milliards d’euros de dégâts sont aussi à déplorer.
Dimanche 29 septembre, le Front de libération national kanak et socialiste (FLNKS) avait appelé les gendarmes à laisser du temps avant d’intervenir dans la tribu, où plusieurs jeunes sont toujours recherchés. Un troisième indépendantiste kanak avait été tué en août.
Depuis le début des émeutes, Saint-Louis, 1.200 habitants, reste la dernière place forte de la lutte indépendantiste dans l’agglomération de Nouméa. Des barrages empêchent l’accès de la région au sud de Nouméa.
PMG (avec l’AFP)
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