Selon les informations de L'Essor, une équipe du GIGN de Satory a ainsi assuré la protection et l'exfiltration de l'ambassadrice de France au Soudan en poste depuis plus d'un an, lors de son évacuation. Dès le début de l'opération, les gendarmes ont rallié la résidence de Raja Rabia, sur les bords du Nil bleu où se trouvaient une vingtaine de personnes. Ils les ont alors escorté vers l'aéroport militaire de Khartoum ou se trouvaient des avions de transport militaires français.
L'opération Sagittaire, finalisée le 21 avril, a été pilotée depuis L'Elysée par l'amiral Jean-Philippe Rolland, chef de l'état-major particulier du Président de la République, qui quittera ses fonctions ce dimanche 30 avril. Une opération très délicate, menée avec l'accord des deux parties soudanaises ennemies. Dès le le 22 avril dans la soirée, un détachement militaire français s'est posé sur l'aéroport militaire soudanais, situé à une trentaine de kilomètres de la capitale. Fort de 150 militaires, ce détachement comptait des forces spéciales, des soldats des troupes de marine stationnés à Djibouti, des gendarmes du GIGN et une équipe du service de Santé. La présence de ces urgentistes militaires a permis de soigner sur place un soldat des forces spéciales, grièvement blessé d'une balle dans le ventre.
Entre le 23 et le 24 avril, sept rotations aériennes entre Khartoum et Djibouti ont permis d'évacuer plus de 500 personnes (personnels diplomatiques et résidents), dont plus de 300 étrangers Un autre volet, cette fois-ci maritime, a permis d'embarquer, le 25 avril à Port-Soudan, sur la frégate Lorraine de la Marine nationale, 400 ressortissants, dont une centaine d'enfants, au profit de l'ONU, pour les emmener à Djeddah (Arabie Saoudite).
Au total, l'opération Sagittaire a pu évacuer plus de 900 personnes; dont près de 700 ressortissants de 80 nationalités étrangères. Parmi, les personnes évacuées de Khartoum, par voie aérienne vers Djibouti figuraient des gendarmes affectés à la sécurité de l'ambassade de France et de leurs familles qui ont vécu trois jours au milieu des combats et dont les logements ont été pillés. Escortés jusqu'à l'avion par des militaires du GIGN, ils ont regagné la France; via Djibouti. Certains de ces gendarmes rapatriés avec seulement les vêtements qu'ils portaient sur eux, ont été aidés par la Caisse nationale du gendarme..
Pierre-Marie GIRAUD