Un homme, qui avait ouvert le feu sur les gendarmes, a été grièvement blessé par balles par un gendarme du Groupe d'intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN), mercredi soir à Dumbéa, en Nouvelle-Calédonie. Son "pronostic vital est toujours engagé", a annoncé ce jeudi 30 mai 2024 le procureur de la République de Nouméa.
Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes sur ces faits. L'une visant l'homme blessé pour "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique", l'autre concernant une recherche des "causes des blessures sur l'homme interpellé" par le GIGN, même si le procureur Yves Dupas affirme privilégier la thèse de la "légitime défense".
Il tire au fusil vers le GIGN
Les faits, selon le communiqué du procureur, se sont déroulés mercredi vers 20h15 à Dumbéa, au nord de Nouméa, alors que les violences en Nouvelle-Calédonie nées de la contestation d'une réforme électorale semblaient retomber, seize jours après l'éruption d'émeutes urbaines qui ont déjà fait sept morts, dont deux gendarmes mobiles.
Alertés de la présence d'un "groupe d'individus alcoolisés", les gendarmes d'élite se sont retrouvés mercredi soir face à une "quinzaine d'individus observant un comportement très hostile", selon Yves Dupas. L'un d'eux a d'abord pris la fuite, puis tiré au fusil vers les membres du GIGN, a-t-il affirmé. Un gendarme a alors ouvert le feu "à six reprises vers le tireur", après de nouvelles "sommations", dans une "action de riposte".
Le "tireur", qui a d'abord réussi à s'enfuir, a ensuite été "retrouvé, blessé", toujours selon le communiqué.
Deux enquêtes ouvertes
L'homme a été transporté au centre hospitalier local, mais "en dépit d'une intervention chirurgicale, son pronostic vital est toujours engagé, les constatations médico-légales faisant état de la présence de deux projectiles, l'un au niveau du thorax et l'autre à l'épaule", a encore souligné Yves Dupas.
Selon le procureur, l'enquête est en cours pour "déterminer les circonstances de l'usage de l'arme par le gendarme". "A ce stade, l'hypothèse privilégiée par le parquet est celle d'un usage nécessaire et proportionné" de la force "dans une action de défense légitime face à un danger imminent de mort pour lui-même".
En parallèle, l'autre enquête est "diligentée par la section de recherches de Nouméa du chef de tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique", visant le tireur présumé.
120 personnels du GIGN sont actuellement présents en Nouvelle-Calédonie. A la quarantaine d'hommes de l'antenne GIGN (AGIGN) de Nouméa installée en permanence sur le Caillou, sont venus s'ajouter des éléments du GIGN central de Satory et de plusieurs AGIGN d'outre-mer et de métropole. L'ensemble du dispositif est dirigé sur place par le chef des opérations du GIGN.
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