Nouvelle-Calédonie: un gendarme mis en cause après un décès au cours d’une intervention

Photo : Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Photo d'illustration. (Photo: G/Flickr)

22 septembre 2025 | Opérationnel

Temps de lecture : 2 minutes

Nouvelle-Calédonie: un gendarme mis en cause après un décès au cours d’une intervention

par | Opérationnel

Un homme de 32 ans est décédé samedi matin en Nouvelle-Calédonie des suites de blessures par balles lors d'une intervention policière à Plum.

Un homme de 32 ans est décédé samedi 20 septembre au matin après avoir été blessé au cours d’une intervention de gendarmes mobiles en Nouvelle-Calédonie et un gendarme a été placé sous le statut de témoin assisté, a-t-on appris dimanche auprès du parquet. Sa famille et le procureur de la République ont confirmé dimanche à l’AFP la mort de Fara Tournier.

Une intervention au sud de la capitale de Nouvelle-Calédonie

Il avait été grièvement blessé jeudi soir au cours d’une intervention à Plum (commune du Mont-Dore), au sud de la capitale de l’archipel, Nouméa. Selon le procureur de la République Yves Dupas, une patrouille de trois gendarmes mobiles était intervenue en soirée pour une rixe sur fond d’alcool en marge d’une fête. 

Le conducteur d’un pick-up aurait alors délibérément foncé sur eux, entraînant deux tirs. Le gendarme mis en cause a expliqué qu’il s’était « senti en danger immédiat » et qu’il n’avait pas remarqué la présence sur la route de la victime, « découverte inconsciente »après les deux coups de feu, a indiqué Yves Dupas dans un premier communiqué publié vendredi.

Une version que contredisent des témoins interrogés par l’AFP. « Il y a eu trois coups de feu, et c’est le premier tir qui a atteint Fara », a affirmé Maiva, qui était sur les lieux. La victime se trouvait selon elle « au milieu d’un groupe d’une dizaine de personnes, entre le pick-up et les gendarmes. N’importe qui aurait pu se prendre une balle ». 

M. Dupas a évoqué vendredi la « présence au niveau de la tête (de la victime) de plusieurs fragments dont l’origine n’est aucunement déterminée à ce stade », se référant aux constatations médicales.

Un témoin ayant porté secours à la victime a assuré à l’AFP, sous couvert de l’anonymat, que « c’est bien une balle qui a atteint Fara en pleine tête. Il avait un trou au niveau de l’oeil gauche, et une énorme bosse à l’arrière du crâne ». Le gendarme mis en cause a été placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté dans le cadre d’une information judiciaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, aggravées par l’usage d’une arme », a annoncé dimanche le parquet. 

La SR de Nouméa chargée de l’enquête

Les investigations ont été confiées à la section de recherches de Nouméa en cosaisine avec le bureau des enquêtes judiciaires, rattaché à l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), a indiqué à l’AFP la Gendarmerie.

Par ailleurs, le conducteur du pick-up a été mis en examen pour « dégradations volontaires, conduite sans permis, refus d’obtempérer et mise en danger de la vie d’autrui » puis placé sous contrôle judiciaire, a précisé le procureur. 

Depuis les violences de 2024 qui ont fait 14 morts et des milliards d’euros de dégâts, 2.100 gendarmes et 670 policiers sont déployés dans l’archipel de 265.000 habitants.

(AFP)

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La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

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