Quatre mineurs ont été mis en examen près de quatre mois après la mort d’une motarde en Nouvelle-Calédonie, où cet accident avait suscité la colère dans la population, a indiqué vendredi le parquet de Nouméa. Le procureur de la République et le commandant de la gendarmerie, Emmanuel Miglierina, ont fait le point lors d’une conférence de presse le vendredi 30 juin.
Âgés de 14 à 17 ans, ils sont poursuivis pour tentative de vol avec violences ayant entraîné la mort et non-assistance à personne en danger. Ils ont été placés en détention provisoire.
Le 8 mars au soir, Aurélie Marcias, une infirmière de 34 ans, avait trouvé la mort après avoir perdu le contrôle de sa moto pour une raison inexpliquée. L’accident s’était produit sur la route qui longe la tribu kanak de Saint-Louis, en périphérie de Nouméa, où des jeunes perpétraient alors régulièrement des violences, cherchant vengeance après qu’un gendarme eût tué l’un des leurs, lors d’un contrôle ayant dégénéré fin octobre.
La mort d’Aurélie Marcias avait suscité un regain de colère dans la population de cette zone, déjà exaspérée par les exactions.
Au début de l’enquête, des témoins avaient évoqué la présence de trois jeunes à proximité de la moto après l’accident mais le parquet avait alors indiqué “qu’aucun élément matériel n’accréditait l’hypothèse” qu’ils aient pu jeter des pierres en direction de la jeune femme, pour la faire tomber.
Vendredi, devant la presse, le procureur de la République Alexis Bouroz a révélé qu’il y avait “en réalité quatre jeunes” dont l’idée était dans un premier temps de commettre un car-jacking avant de changer leur intention “entendant au loin venir une moto“.
“L’un des individus est parvenu à toucher la moto, mais il est difficile de dire si c’était la moto elle-même ou la motarde. Toujours est-il que cela a provoqué un déséquilibre qui a été fatal“, a-t-il déclaré. Il a précisé que les mis en cause avaient reconnu les faits et qu’ils n’étaient pas préalablement impliqués dans les incidents survenus à Saint-Louis.