Un homme de la mouvance des "citoyens souverains" sera jugé cet automne pour avoir refusé de se soumettre à un contrôle de gendarmerie dans le Nord, arguant que les lois françaises ne le concernent pas, a-t-on appris lundi auprès du parquet de Dunkerque.
Une vidéo de ce contrôle, filmée au téléphone à l'intérieur même du véhicule, a été largement partagée sur internet ces derniers jours, suscitant la stupéfaction ou l'hilarité des internautes.
Selon la procureure de Dunkerque Charlotte Huet, les gendarmes ont voulu contrôler cette voiture le 1er avril, à Esquelbecq, mais le conducteur, âgé de 52 ans, "a refusé ce contrôle".
"Il a prétexté que la France était une entreprise dont les lois n'auraient qu'une valeur de 'règlements intérieurs' dont il ne relèverait pas", explique Mme Huet.
"On ne contracte pas"
Dans la vidéo du contrôle, l'homme et sa compagne expliquent qu'ils n'appartiennent plus "à l'entreprise République française, qui est une société depuis 1947" et que "le code de la route n'est qu'un code, pas une loi".
"On ne contracte pas" avec l'Etat, ajoute l'homme. "Je n'appartiens plus à l'entreprise République française présidence".
Après plusieurs minutes d'échanges tendus, les gendarmes avaient fini par briser la vitre du véhicule pour interpeller le couple, selon la vidéo.
L'homme sera jugé le 1er octobre à Dunkerque pour refus de se soumettre aux vérifications du véhicule et du conducteur, au contrôle d'alcoolémie et de l'usage de stupéfiants, défaut d'assurance et violences volontaires sur un militaire de la gendarmerie sans incapacité.
Pour ces délits, il encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
Hybridation avec le covido-complotiste
Apparue dans les années 1970 aux Etats-Unis, "la mouvance des 'citoyens souverains’ trouve ses racines dans un discours anti-Etat fédéral et a des accointances avec le mouvement survivaliste", explique à l'AFP le spécialiste de l'extrémisme en ligne Tristan Mendès France.
Cette mouvance s'est ensuite exportée vers tout le monde anglo-saxon, mais n'est que peu présente en France, où elle s'est manifestée à travers le mouvement "One nation", co-fondé par Alice Pazalmar, explique-t-il, évoquant une "hybridation avec le mouvement covido-complotiste".
AFP