Mort de Grégory : sa grand-tante mise en examen pour séquestration

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14 juillet 2021 | Opérationnel

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Mort de Grégory : sa grand-tante mise en examen pour séquestration

par | Opérationnel

La grand-tante de Grégory, Jacqueline Jacob, 72 ans a été mise en examen pour enlèvement et séquestration suivie de mort, vendredi. Elle a quitté le Palais de justice de Dijon sous escorte de plusieurs gendarmes qui l’ont fait monter dans une voiture.

Le parquet général a requis à l’encontre de son mari, Marcel Jacob, 71 ans, une mise en examen pour “séquestration“, selon son avocat, Me Stéphane Giuranna.

Le couple avait été placé en garde à vue mercredi par les gendarmes, après son interpellation dans les Vosges.

Une demande de placement en détention provisoire pour quatre jours, comme le prévoit la procédure menée devant la chambre de l’instruction, a également été requise à l’encontre de Marcel Jacob, selon l’avocat.

En vingt ans d’exercice professionnel, je n’ai jamais vu ça de ma vie. Je pense qu’il y a un piège et qu’ils vont nous sortir de nouveaux éléments lundi. Je ne comprends pas“, a déclaré Me Giuranna. Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont retrouvé des “notes” de Marcel Jacob où il affirme ne pas être le meurtrier de l’enfant.

Le procureur général Jean-Jacques Bosc n’a ni confirmé, ni infirmé ces informations. Jeudi, lors d’une conférence de presse, il avait désigné Jacqueline Jacob comme un des corbeaux de l’affaire. Il doit tenir une nouvelle conférence de presse à 16H00 ce vendredi.

Le “clan Laroche”

Une belle-sœur du père de Grégory, Ginette Villemin, avait aussi été placée en garde à vue mercredi avant d’être remise en liberté jeudi. Les grands-parents paternels de l’enfant ont eux été entendus comme témoins à leur domicile dans les Vosges.

Selon une source proche du dossier, Jacqueline Jacob est restée mutique en garde à vue et son mari s’est contenté d’affirmer qu’il ne se rappelait de rien face aux gendarmes, qui tentent de percer le mystère en démêlant les haines qui déchiraient la famille. Marcel Jacob et Michel Villemin, frère de Jean-Marie et défunt époux de Ginette, étaient très liés à Bernard Laroche, premier suspect de l’affaire, tué en 1985 par Jean-Marie, son cousin qui le pensait coupable.

Et c’est le “clan Laroche” qui se retrouve de nouveau au centre de l’enquête, relancée par l’analyse graphologique des lettres de menaces et autres courriers anonymes qui foisonnent dans le dossier, à défaut d’analyses ADN probantes. “Je ne suis pas venu aujourd’hui vous dire que l’affaire était résolue” et “je ne sais pas qui est l’auteur” du crime, avait admis jeudi Jean-Jacques Bosc, ajoutant qu’à ce stade, “les investigations montrent que plusieurs personnes ont concouru à la réalisation du crime“.

Une lettre invoquant une “vengeance”

De nouvelles expertises sur une lettre de menaces, manuscrite et anonyme, adressée en 1983 au père de Grégory, ont orienté les soupçons sur Jacqueline Jacob. Dans le passé, les enquêteurs s’étaient aussi penchés à de nombreuses reprises sur un mystérieux “corbeau” ayant revendiqué le meurtre de l’enfant, en invoquant une “vengeance” dans une lettre postée apparemment avant la découverte du corps, en 1984.

Si les expertises n’ont pas permis d’en identifier l’auteur, la justice constate “une similitude importante des termes” utilisés dans ce document et dans la lettre de 1983. Marcel Jacob a déjà été soupçonné, durant la procédure, d’avoir endossé le rôle du “corbeau“, d’autant que l’incertitude planait sur son emploi du temps au moment du meurtre.

La grand-mère, Monique Villemin, 85 ans aujourd’hui, serait quant à elle l’auteur d’une lettre de menaces datant de 1989, adressée au juge Maurice Simon, alors chargé de l’instruction et décédé depuis.

L’affaire a été relancée grâce notamment au logiciel d’analyse criminelle Anacrim, conçu et utilisé par la gendarmerie, qui a permis de porter “un regard neuf sur la procédure” en reconstituant la chronologie avant et après le crime et en pointant des incohérences.

L’affaire n’en est pas à son premier rebondissement: en juillet 1985, le juge Jean-Michel Lambert avait opéré un revirement en portant ses soupçons vers la mère de Grégory, Christine Villemin, finalement innocentée en 1993 au terme d’un non-lieu retentissant.

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