Des militants décadenassés de force par les gendarmes sur le site d’enfouissement de déchets dangereux de Stocamine

Photo : Exercice de déblocage de militants par la cellule nationale d'appui à la mobilité (Cnamo) de la Gendarmerie.

30 avril 2024 | Opérationnel

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Des militants décadenassés de force par les gendarmes sur le site d’enfouissement de déchets dangereux de Stocamine

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Les gendarmes ont évacué de force lundi 29 avril 2024 des militants écologistes qui s'étaient cadenassés par le cou à des grilles depuis plus de trois jours à proximité du site d'enfouissement de déchets dangereux de Stocamine, dans le Haut-Rhin, a constaté un correspondant de l'AFP. Les quatre militants de l'organisation Extinction Rebellion s'étaient attachés […]

Les gendarmes ont évacué de force lundi 29 avril 2024 des militants écologistes qui s'étaient cadenassés par le cou à des grilles depuis plus de trois jours à proximité du site d'enfouissement de déchets dangereux de Stocamine, dans le Haut-Rhin, a constaté un correspondant de l'AFP.

Les quatre militants de l'organisation Extinction Rebellion s'étaient attachés vendredi matin à une palissade métallique à l'aide d'antivols de bicyclette. Ils disaient avoir envoyé les clés à la préfecture du Haut-Rhin et au ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

Assis à même le sol sous des couvertures de survie, le visage caché par des masques en forme de tête de mort, ces écologistes entendaient protester contre le confinement définitif de 42.000 tonnes de déchets toxiques (mercure, amiante, arsenic…) stockés dans cette ancienne mine de potasse à Wittelsheim.

"Ces déchets contamineront inéluctablement la nappe phréatique, empoisonnant ainsi l'eau dont dépendent 7 millions de personnes sur plusieurs pays ainsi que toute la faune et la flore du bassin rhénan", affirme Extinction Rebellion dans un communiqué.

"Les quatre personnes attachées ont été évacuées sans heurt"

Lundi après-midi, les gendarmes leur ont donné 15 minutes pour évacuer le site, avant de les détacher à l'aide d'une disqueuse, à bonne distance des journalistes. Ils ont été pris en charge par les pompiers et le site a été nettoyé.

"Les quatre personnes attachées aux grilles et à un poteau (…) ont été évacuées ce soir entre 16H30 et 17H00 sans heurt par les forces de sécurité intérieure" et sont parties "librement en véhicules", a indiqué la préfecture du Haut-Rhin.

Dans un communiqué, la députée écologiste du Bas-Rhin Sandra Regol a apporté "son soutien" aux militants et dénoncé "le déni du ministre de la Transition Écologique".

"C'est une nouvelle preuve de son aveuglement" sur Stocamine, selon elle : "alors que la jeune génération est consciente que nous devons tout faire pour protéger notre ressource en eau et sortir au plus vite ces déchets, le gouvernement ne sait répondre que par la force".

L'Etat a autorisé en septembre le confinement définitif des déchets, qui fait toutefois l'objet de recours devant la justice administrative ainsi que devant la Cour européenne des droits de l'homme.

Ce stockage, initialement présenté comme "réversible", avait été autorisé en 1997 pour une durée de 30 ans.

Sans attendre les décisions définitives de la justice, les travaux ont commencé. "Les ordres de service ré-engageant le chantier du confinement ont été signés et les entreprises sous-traitantes remobilisées", a annoncé la semaine dernière la société Mines de potasse d'Alsace, gestionnaire du site, détenue par l'Etat. Le béton a commencé à couler début mars, pour former les premiers barrages. Le chantier doit durer trois ans et demi.

En mai 2022, une trentaine de membres d'Extinction Rebellion étaient parvenus à entrer sur le site de Stocamine, qu'ils avaient bloqué plusieurs heures avant d'être évacués par les gendarmes.

Cette fois, prévenus de leur opération, les gendarmes sont intervenus en nombre vendredi matin pour les empêcher d'approcher, contraignant les militants à mener leur opération à distance de l'ancienne mine.

(AFP)

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