Une semaine après la disparition de la petite Maëlys, l’enquête a soudainement progressé dimanche avec la mise en examen pour enlèvement et l’incarcération d’un des deux hommes de 34 ans qui avaient été mis en garde à vue et relâchés dans cette affaire.
Cette personne a été mise en examen pour “chef d’arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire de mineur de 15 ans” à la suite de “résultats de (la) police technique et scientifique“, a précisé le Parquet de Grenoble dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi et relayé par les gendarmes de l’Isère sur leur compte Facebook.
Le Parquet a indiqué qu’il s’agissait d’un homme de 34 ans présent au mariage au cours duquel Maëlys, 9 ans, avait disparu dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 août à Pont-de Beauvoisin (Isère), où elle assistait à un mariage en compagnie de ses parents.
Il s’agit par conséquent de toute évidence de la première personne mise en garde à vue jeudi à la brigade des recherches de La Tour-du-Pin et qui avait été relâchée vendredi, avec un autre individu. “Présenté aux juges d’instruction en fin d’après-midi (dimanche), il a contesté avoir commis les faits. Confrontés aux témoignages, constatations et résultats scientifiques, il a persisté dans ses dénégations et apporté ses explications“, poursuit le communiqué du Parquet.
“Celles-ci n’ont pas convaincu les juges d’instruction qui ont décidé de le mettre en examen“, ajoute le texte. “Après débat (…) entre le parquet et la défense“, l’homme a été placé “en détention provisoire“, conclut le communiqué.
Le Parquet indique de même que les résultats de la police technique et scientifique ont été obtenus ces dernières heures, depuis que l’homme avait été relâché de sa garde à vue. Ces résultats ont conduit les autorités à l’interpeller de nouveau.
Selon une source proche de l’enquête, confirmant une information de M6, la police technique et scientifique a retrouvé de l’ADN sur un des scellés et essaye de déterminer si la fillette était présente dans le véhicule de la personne qui vient d’être incarcérée.
Cette voiture retenait l’attention des enquêteurs. Son propriétaire l’avait lavée après le mariage pour, expliquait-il, la vendre. Ces développements interviennent alors que l’enquête paraissait s’installer dans la durée après une semaine de recherches intensives par les autorités.
Plus de 200 personnes ont été auditionnées et une quarantaine de perquisitions ont été menées. Une “battue citoyenne” mobilisant plusieurs centaines de personnes avait été organisée samedi, en vain. Le Parquet de Grenoble avait annoncé samedi l’ouverture d’une information judiciaire et la saisie de deux juges d’instruction de Grenoble pour mener l’enquête. Le procureur adjoint de Grenoble, Laurent Becuywe, avait expliqué samedi devant la presse que ce changement de cadre judiciaire allait permettre de donner de nouveaux moyens à l’enquête.
Interrogé par les journalistes, Laurent Becuywe était revenu sur les deux personnes mises en garde à vue et relâchées, prenant soin toutefois de préciser qu’il y avait “des éléments sur lesquels il fallait qu'(ils) s’expliquent (…). Dans l’état, il a été décidé que ces éléments n’étaient pas des charges permettant de les déférer devant le juge d’instruction“, avait dit le magistrat. “En l’état du dossier, avait-il insisté prudemment, (…), des charges suffisantes n’ont pas été réunies contre les personnes gardées à vue. Je dis, c’est en l’état“.
Cette prudence dans la formulation prend tout son sens avec les développements actuels et l’incarcération de l’un des deux anciens mis en garde à vue. Ces derniers se connaissent. Les deux gardes à vue avaient été de surcroît levées avant l’expiration du délai légal de 48 heures, ce qui laissait la possibilité aux enquêteurs de réentendre les deux hommes le cas échéant.
Des plongeurs ont sondé encore dimanche des plans d’eau de la région à la recherche de la fillette, mais sans résultats.
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