Une semaine après Marseille, quatre nouvelles opérations anti-drogue et anti-délinquances "place nette XXL" ont été lancées lundi 25 mars 2024 en France. Au total, "15.000 policiers, gendarmes et douaniers seront mobilisés cette semaine" en France sur les opérations "Place nette XXL", a détaillé le ministre de l'Intérieur qui évoque un "coup de filet inédit contre la drogue, la délinquance et la criminalité". Gérald Darmanin a par ailleurs promis de nouvelles offensives dans "les semaines qui viennent".
"850 personnes à interpeller"
"Il y a eu, au moment où je vous parle, plus de 187 interpellations", a-t-il annoncé lundi matin lors d'un déplacement à Roubaix. Ce chiffre inclut l'action entreprise le 19 mars à Marseille, ainsi que des opérations simultanées lundi matin dans la métropole lilloise, dans l'agglomération lyonnaise, à Dijon et en région parisienne – notamment à Sevran (Seine-Saint-Denis) et Colombes (Hauts-de-Seine) – a précisé son cabinet.
"Nous avons un objectif de 850 personnes à interpeller", a déclaré M. Darmanin, soulignant qu'il souhaitait "démanteler des points de deal en intégralité", jusqu'aux "têtes de réseau". "Nous sommes à peu près à un quart de cet objectif" de 850, a-t-il précisé.
Le ministre a annoncé que d'autres opérations de ce type seraient menées "dans plusieurs autres agglomérations dans les jours et les semaines qui viennent". Elles seront notamment destinées à "porter un coup d'arrêt aux trafics de drogues", avait indiqué le président Emmanuel Macron qui s'était déplacé la semaine passée à la Castellane, une cité de Marseille gangrénée par les trafics et où a été lancée la première action "Place nette XXL".
Opération "multi-délinquance"
"Soit nous lâchons le travail contre la drogue et alors nous sommes comme les Pays-Bas, comme la Belgique, parfois comme l'Espagne, comme d'autres pays d'Amérique du sud, aux mains des narcotrafiquants", soit "nous luttons contre une pieuvre dont on ne doit pas simplement couper les pattes mais atteindre la tête", a déclaré M. Darmanin, évoquant de récentes arrestations de trafiquants au Maroc et au Liban.
Dans le Nord, où près de 900 policiers ont été mobilisés, le préfet a fait état 74 arrestations lundi matin, soulignant que l'opération était "multi-délinquance", avec un focus sur les stupéfiants.
Un demi-kilo d'héroïne, quatre armes et 70.000 euros avaient été saisis au moment de la visite du ministre, a annoncé Thierry Courtecuisse, directeur interdépartemental de la police nationale, anticipant de futures "saisies immobilières".
Des opérations ont notamment eu lieu à Lille, Tourcoing et Roubaix, a précisé M. Darmanin. Il a estimé que les "difficultés" rencontrées par Roubaix, une des villes les plus pauvres de France, étaient liées à la "proximité avec la Belgique" et noté que des douaniers étaient aussi mobilisés.
"On est en train de leur demander de vider la mer avec une petite cuillère", a réagi le député LFI David Guiraud, présent lors de la visite, estimant que "le compte n'y (était) pas pour Roubaix" en matière d'effectifs "au niveau de la brigade des stups (…) de la protection des mineurs, de la police judiciaire".
À Dijon, l'opération mobilisera 500 policiers et 500 gendarmes par semaine pendant trois semaines minimum, selon le préfet. Elle a permis d'arrêter neuf personnes sur une cinquantaine "d'objectifs judiciaires" donnés aux forces de l'ordre, a indiqué le procureur Olivier Caracotch.
Dans l'agglomération lyonnaise, M. Darmanin a indiqué que l'opération avait lieu dans le quartier du Tonkin, à Villeurbanne, où il s'était rendu vendredi.
À Marseille, 900 policiers, gendarmes et douaniers avaient été mobilisés au premier jour de l'opération dans la ville et dans les Bouches-du-Rhône, selon la préfecture. Trois jours après le lancement de l'opération, 22 kilos de stupéfiants avaient été saisis, 71 personnes placées en garde à vue, plus de 385.000 euros en liquide ou en avoirs et quatre armes saisies. Selon M. Darmanin sur X, "la semaine passée, 97% des individus ciblés ont été interpellés".
(Avec l'AFP)