Les gendarmes ont mis la main la semaine dernière sur une structure d'importation illégale de tabac et saisi, dans un entrepôt de Seine-Saint-Denis, 13 tonnes de cigarettes de contrebande, d'une valeur évaluée sur le marché noir à 2,5 millions d'euros, a annoncé mercredi la Gendarmerie nationale.
Neuf hommes ont été interpellés en flagrant délit vendredi dernier aux Pavillons-sous-Bois, lors de cette opération de la section de recherche de Paris à laquelle s'était joint le GIGN, a ajouté la Gendarmerie dans un communiqué. Ils ont été mis en examen pour importation de tabac de contrebande en bande organisée et travail illégal en bande organisée.
Découverte incidente
Le trafic a été découvert de "manière incidente" par les gendarmes qui enquêtaient sur une autre affaire, conduisant à l'ouverture le 6 mars 2024 d'une enquête préliminaire par le parquet de Bobigny.
Les enquêteurs avaient remarqué un premier approvisionnement et ont décidé d'intervenir dès une nouvelle arrivée de marchandises, a expliqué à l'AFP le colonel Patrick Pegeot, patron de la SR de Paris.
Ils sont donc intervenus au moment où un camion de 38 tonnes était déchargé et la marchandise déjà dans des utilitaires prêts à partir en livraison: 44.000 cartouches ont été saisies. "Le camion était plein, il y avait des enjoliveurs assez lourds sur le devant pour masquer la marchandise", a détaillé le colonel. 19.000 euros et six véhicules ont été également saisis.
En France, le paquet de cigarettes est vendu chez les buralistes en moyenne 12 euros. Un paquet de cigarettes de contrebande coûte "un euro" à la fabrication et est revendu en moyenne "cinq euros", de sorte, a expliqué le patron de la SR, que la marchandise saisie est estimée à 2,5 millions d'euros. Les neufs malfaiteurs arrêtés vendredi 5 avril 2024 sont tous originaires des pays de l'Est, d'où provient également la marchandise importée, selon le colonel Pegeot.
Une autre saisie dans le Rhône
Par ailleurs, une autre saisie importante de cigarettes, mais sans rapport avec celle de la Seine-Saint-Denis, a été réalisée par les gendarmes au début du mois près de Lyon. Dix hommes ont été mis en examen à Lyon pour contrebande et trafic de cigarettes et six écroués, après la saisie de 2,4 tonnes de tabac. Les dix hommes avaient été interpellés début avril sur la commune de Mions (Rhône) au sud-est de Lyon et dans ses environs, dans le cadre d'une des opérations "Place Nette XXL", lancées par le gouvernement contre le trafic de drogues. Ce coup de filet faisait suite à plusieurs mois d'enquête, menée notamment avec les douaniers.
En plus des 2,4 tonnes de cigarettes, de l'argent liquide, une petite quantité de stupéfiants, des véhicules et une arme ont été saisis pour une valeur de 1,6 million d'euros. Les dix hommes, dont la nationalité n'a pas été précisée, ont été présentés à un juge d'instruction vendredi 5 et samedi 6 avril. Ils ont notamment été mis en examen pour "importation en contrebande et en bande organisée" et trafic de tabac, ainsi que pour trafic de stupéfiants. Six d'entre eux ont été placés en détention provisoire et quatre sous contrôle judiciaire.
Résultats historiques de saisies de tabac
Fin mars, plus de 27 tonnes de tabac avaient été saisies lors d'une opération dans toute la France baptisée "Colbert II", mobilisant pendant plus d'une semaine 10.000 agents de l'Etat, dont 5.300 douaniers et près de 2.800 gendarmes. Le ministre délégué chargé des Comptes publics Thomas Cazenave, avait alors salué des "résultats historiques", représentant "1,7 million de paquets, 33 millions de cigarettes et un préjudice de 20 millions d'euros" de recettes pour l'Etat.
La saisie la plus importante de cette opération s'est déroulée sur l'autoroute A9, près de Nîmes, avec la saisie de 10,4 tonnes de cigarettes de contrebande à bord d'un camion en provenance d'Espagne. Une saisie similaire, portant également sur 10,4 tonnes de cigarettes de contrebande, avait été effectuée le 6 mars.
Dix-neuf membres d'un réseau international d'importation de cigarettes contrefaites en provenance de Slovénie, dont le trafic a porté sur 77 tonnes en 2020, ont par ailleurs été jugés début janvier à Bordeaux. Originaires d'Ukraine, d'Arménie, de Géorgie, de Bosnie-Herzégovine ou de Pologne, ils ont été condamnés à des peines allant de deux ans avec sursis à 10 ans ferme.
(Rédaction de L'Essor, avec l'AFP)