Les gendarmes ont démantelé le 3 mai en Guyane une base logistique utilisée par les "garimpeiros" pour ravitailler leurs chantiers d'orpaillage illégal en matériels divers et en mercure dont l'utilisation est interdite depuis 2006. Sur ce site situé dans le quartier PK6, à une dizaine du centre de Kourou, et dans trois communes voisines, les gendarmes ont saisi du matériel destiné aux sites d'orpaillage illégal, 500.000 euros, 10 véhicules, 290 grammes d'or, et deux armes à feu. Près de 380 gendarmes ont participé à cette opération préparée depuis un an et interpellé 17 personnes. A l'issue des gardes à vue, neuf d'entre elles ont été placées en détention provisoire et huit autres sous contrôle judiciaire.
Illégal mais très rémunérateur, l'orpaillage qui touche la forêt guyanaise depuis des décennies constitue un fléau de grande ampleur qui détruit la flore et la faune de cette forêt primaire de huit millions d'hectares. Pour séparer l'or des autres sédiments, les orpailleurs utilisent du mercure, un métal lourd très toxique, qui est ensuite rejeté dans les rivières où il pollue l'eau et ses poissons dont se nourrissent les Amérindiens. Les rivières sont aussi détournées de leurs lits creusés pour aspirer la terre avant de la tamiser. Des dizaines de milliers d'hectares de forêt équatoriale ont été détruits. Selon les spécialistes, il y aurait quelques milliers de "garimpeiros" (chercheurs d'or en brésilien) travaillant sur une centaine de chantiers qui se déplacent au fil de l'extraction du précieux métal. En 2021, une commission d'enquête de l'Assemblée avait estimé à une dizaine de tonnes d'or, la quantité du métal jaune prélevée illégalement chaque année.
Pour lutter contre ce fléau, l'opération Harpie a été mise en place en 2008. Associant gendarmes et forces armées en Guyane, cette opération, renouvelée plusieurs fois par an, vise à démanteler dans la forêt les chantiers d'orpaillage illégal et leurs matériels (motopompes, quads, systèmes de tamisage, outils, campements …) et à couper les voies fluviales d'approvisionnement de ces chantiers.
PMG
