Les gendarmes de la région Auvergne-Rhône-Alpes démantèlent deux trafics de drogues (Article rectifié)

Photo : Identifié par les gendarmes, le réseau de trafiquants vendait des drogues via la messagerie Telegram. (Photo: Gendarmerie / SR de Lyon)

25 novembre 2025 | Opérationnel

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Les gendarmes de la région Auvergne-Rhône-Alpes démantèlent deux trafics de drogues (Article rectifié)

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Le même jour, les gendarmes rhône-alpins ont mis fin à deux réseaux de trafics de drogues.

Dans ces deux dossiers, sans aucun lien si ce n’est la date des arrestations, le mardi 18 novembre 2025. On retrouve les mêmes types de saisies: drogues de toutes natures, armes, grosses cylindrées et argent liquide.

Dans le premier dossier, les gendarmes ont interpellé neuf personnes, dont un mineur de 14 ans. Ils tenaient un point de deal en Isère, entre Grenoble et Chambéry. Huit d’entre elles, âgés de 29 à 35 ans, ont été mises en examen, notamment pour blanchiment, avec détention provisoire pour cinq d’entre eux et contrôle judiciaire pour les trois autres.

Un chiffre d’affaires de 6.000 à 8.000 euros par jour

Lancée au printemps, l’enquête avait permis d’interpeller à Pontcharra, dans l’agglomération de Grenoble et dans plusieurs communes du département « des petites mains jusqu’aux décideurs et organisateurs de ce point de deal« , selon le procureur de Grenoble Etienne Manteaux. L’un des interpellés se trouvait déjà mis en examen et en détention provisoire dans le cadre d’une précédente vague d’arrestations sur ce même point de deal en septembre 2024. Huit personnes avaient alors été arrêtées. Après cette première opération, les enquêteurs constatent que ce point de deal persiste à Pontcharra. Des donneurs d’ordre recrutent en effet de nouvelles personnes.

Au cours de l’opération du 18 novembre, les gendarmes découvrent 147.000 euros, un revolver de calibre .38, 13,5 kg de résine de cannabis et 1,4 kg de cocaïne, aux domiciles perquisitionnés. Ainsi que des cartouches d’autres calibres, plusieurs véhicules et de nombreux vêtements de luxe. Ce point de deal rapportait de 6.000 et 8.000 euros par jour, selon le colonel Serge Procédès commandant la section de recherches (SR) de Grenoble.

Trafic via la messagerie Telegram

À 185 km de Pontcharra, le même jour, les gendarmes de l’Ain interpellent huit personnes dans le secteur de Bourg-en-Bresse. Là encore il y a des points de deal mais aussi des livraisons à domicile. L’enquête, menée par l’unité cyber de Lyon et les gendarmes de l’Ain, a duré plusieurs mois, après un renseignement sur l’existence de ce réseau reçu début 2025. Elle a permis de mettre au jour une organisation parfaitement structurée s’appuyant sur plusieurs comptes vendeurs, hébergés par la messagerie Telegram. Les clients pouvaient ainsi se procurer, du cannabis, de la cocaïne, de la MDMA ou de l’ecstasy.

La tête du réseau blanchissait l’argent du trafic par l’achat de produits de luxe, d’or et par le biais de jeux d’argent. Dans un communiqué, Telegram rappelle que « la vente de substances illicites reste strictement interdite par ses conditions d’utilisation ».  

L’inventaire à la Prévert des saisies réalisées par les gendarmes

Les huit interpellations ont eu lieu le 18 novembre à Bourg-en-Bresse et dans sa périphérie immédiate, selon la lieutenante-colonelle Aurélie Dey, commandant la SR de Lyon. Lors de perquisitions, 30 kg de cannabis, un kilo de cocaïne, et 5,6 kg de drogues de synthèse ont été découverts. Mais aussi neuf armes, une centaine de munitions de calibres différents et deux gilets pare-balles. Sans oublier des produits de luxe (montres Rolex, sacs, vêtements, chaussures et des bijoux en or). Et encore des biens immobiliers d’une valeur totale de 118.000 euros, quatre véhicules et 40.000 euros en numéraire. Sans oublier, un scooter volé !

Un troisième démantèlement avec de l’héroïne venue des Pays-Bas

Dans un troisième dossier, sans lien avec les deux premiers, les gendarmes viennent également de démanteler un réseau de trafic d’héroïne venue des Pays-Bas, par la Belgique. Les trafiquants utilisaient le réseau social Snapchat pour livrer la drogue dans les Ardennes et la région nantaise. À la fin de la semaine dernière, les militaires ont interpellé et placé en garde à vue six personnes. Elles ont été présentées le dimanche 23 novembre 2025 au parquet de Charleville-Mézières (Ardennes), dans le cadre d’une procédure de comparution à délai différé. Le parquet a requis le placement en détention provisoire.

26 kilos d’héroïne

L’antenne GIGN de Reims avait intercepté trois jours plus tôt un convoi routier avec 26 kg d’héroïne (valeur marchande 800.000 euros) à son retour des Pays-Bas. Les gendarmes avaient alors interpellé trois personnes. Ce sont des gendarmes du groupe d’observation et de surveillance (GOS) de Reims qui filaient le convoi.

Dans la foulée, trois autres personnes se voyaient cette fois-ci interpellées dans les Ardennes, le lendemain. En 2024, le parquet de Charleville-Mézières avait ouvert une enquête préliminaire sur ce réseau. Elle avait permis d’identifier deux mules chargées de transporter le produit et trois revendeurs.

PMG (avec l’AFP)

(La rectification porte sur les deux derniers paragraphes de cet article, consacrés au démantèlement d’un trafic d’héroïne. Il y a une seule saisie 26 kg d’héroïne et non deux de 26 kg. Cette erreur fait suite à un passage contradictoire d’un communiqué utilisé par L’Essor pour relater cette affaire).  

Lire aussi : Clermont-Ferrand: démantèlement par les gendarmes d’un vaste trafic de médicaments contenant de la prégabaline

La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

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