Après une intense participation aux opérations de recherche des deux pilotes portés disparus, les gendarmes restent mobilisés, cette fois sur le volet judiciaire des investigations.
Une enquête judiciaire a été ouverte à Metz à la suite de la collision, mercredi 14 août 2024, de deux avions de chasse Rafale ayant entraîné la mort de deux pilotes de l’armée de l’Air en Meurthe-et-Moselle, a indiqué vendredi le parquet. Le procureur de la République adjoint de Metz Thomas Bernard, précise que l’enquête a été ouverte du chef de « destruction ou mise hors service d’aéronef militaire par négligence du commandant ».
« C’est le déclenchement normal d’une procédure judiciaire à laquelle nous n’avons pas accès », a indiqué à l’AFP une source militaire proche du dossier. « Le vocabulaire est difficile à lire pour des familles bouleversées, mais c’est la traduction juridique d’une possible erreur d’appréciation dans le pilotage des appareils », selon cette source qui a requis l’anonymat.
L’enquête a été confiée à la Section de recherches de la gendarmerie de l’Air, avec l’appui du groupement de gendarmerie départementale de Meurthe-et-Moselle, indiqué M. Bernard.
« L’objectif des investigations, à l’aune du recueil de témoignages, de constatations et d’examens techniques, est de déterminer les circonstances et les causes de ce tragique accident », a poursuivi le magistrat de Metz, dont le parquet détient la compétence dans le domaine militaire dans l’est de la France.
Deux avions de chasse de la base de Saint-Dizier (Haute-Marne) se sont percutés mercredi dans le secteur de Colombey-les-Belles « lors d’une manoeuvre de combat », avait précisé le ministère des Armées de l’Air et de l’Espace. Le pilote du premier Rafale s’était éjecté et a été récupéré légèrement blessé par les secours, tandis que de vastes opérations de recherches avaient été entamées pour retrouver les deux occupants de l’autre aéronef, un biplace. Le président de la République a annoncé leur décès mercredi soir.
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Enquête judiciaire et enquête technique
En parallèle à cette enquête judiciaire, le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État (BEA-E) s’est saisi de l’enquête de sécurité. Des investigations qui s’intéressent cette fois davantage à la partie technique.
La route départementale reliant Colombey-les-Belles à Harmonville (Vosges), où a été retrouvée l’épave du biplace, est toujours coupée à la circulation.
Les militaires chargés des recherches de débris sont encore « à même le terrain » ce vendredi, et leurs véhicules garés sur la route départementale, ce qui justifie sa fermeture, a précisé à l’AFP le maire d’Harmonville (Vosges), Stéphane Philippe. L’édile a d’ailleurs été entendu, comme d’autres témoins, à la Base aérienne 133 de Nancy-Ochey, après avoir été contacté par la Section de recherches de la gendarmerie de l’Air de Villacoublay, a-t-il indiqué. Les enquêteurs interrogent « le plus de personnes, et le plus rapidement possible », selon l’élu.
(Avec l’AFP)
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