Le rapport 2024 de l’IGPN détaille l’usage des armes par les policiers et leurs conséquences

Photo : Stéphane Hardouin, le nouveau patron de l'IGPN, occupait précédemment les fonctions de procureur de la République près le tribunal judiciaire de Créteil, ainsi que de doyen des enseignants du pôle «Administration de la justice» de l’Ecole nationale de magistrature. (Photo: ENM sur X)

16 octobre 2025 | Opérationnel

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Le rapport 2024 de l’IGPN détaille l’usage des armes par les policiers et leurs conséquences

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Une quinzaine de jours après la publication du rapport 2024 de l'IGGN, son homologue de la Police, l'IGPN publie son rapport 2024.

Le rapport 2024 de l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), publié ce mercredi, revient longuement sur l’usage des armes par les policiers. Ce sujet occupe un tiers de son rapport de 150 pages. Il relève ainsi que le nombre d’enquêtes judiciaires sur l’usage du pistolet ou du fusil d’assaut s’élève à 38 en 2024 (21 en 2023).
L’IGPN décompte ensuite 16 personnes décédées dans le cadre d’une mission de police (6 en 2023) et 68 blessés grièvement (104 en 2023).  « Dans la très grande majorité des situations, l’usage de l’arme individuelle s’inscrit en riposte à un individu menaçant » précise l’IGPN. Elle ajoute qu’aucun tir mortel contre un véhicule en mouvement n’a été recensé (3 en 2023). Le politologue Sebastian Roché, spécialiste des forces de sécurité, a fait remarquer à L’Essor « que l’abandon de la publication des statistiques sur les tirs serait donc spécifique à la Gendarmerie ». L’Arme ne consacre en effet que quatre pages à l’usage des armes dans son rapport 2024.

Trois fois moins d’utilisation du LBD

Par ailleurs, le nombre d’enquêtes de l’IGPN sur des interventions sur la voie publique a connu une légère baisse en 2024, note le rapport. En effet, l’IGPN a été saisie de 914 enquêtes judiciaires en 2024 (943 l’année précédente). 428 portent sur l’usage de la force par les policiers (519 en 2023), soit 45 %. L’IGPN souligne que ce chiffre est quasiment le plus bas de ces dix dernières années (411 en 2015). D’autre part, les tirs par lanceur de balles de défense (LBD) ont été divisés par trois en 2024 à 1.585, (4.853 en 2023, année record).

Baisse des atteintes à la probité

L’IGPN relève par ailleurs une baisse des atteintes à la probité (corruption, trafic d’influence, concussion, détournement de fonds publics, prise illégale d’intérêts et favoritisme). Elle cite  le nombre de 685 agents entendus comme suspects (795 en 2023). En 2024, l’IGPN a enregistré 24 saisines pour corruption active et 42 pour corruption passive (26 et 23 en 2023). Le volume des enquêtes ouvertes en 2024 pour violation du secret professionnel reste important avec 93 saisines. De même que les détournements de fichiers avec 76 saisines.

85 policiers renvoyés devant le conseil de discipline

Enfin, l’IGPN a proposé le renvoi de 85 agents devant le conseil de discipline en 2024. Elle a recommandé au total 90 propositions de sanctions (blâme, avertissement ou exclusion temporaire).

PMG (avec l’AFP)

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La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

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