Le général Bonneau dévoile les contours de l’Unité nationale de police judiciaire (UNPJ)

Photo : Le général d'armée Hubert Bonneau, directeur général de la Gendarmerie, lors de son audition au Sénat le 20 février 2025.

21 février 2025 | Opérationnel

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Le général Bonneau dévoile les contours de l’Unité nationale de police judiciaire (UNPJ)

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Nouvelle unité de plus de 1 000 enquêteurs, qui sera opérationnelle fin 2025, l'UNPJ articulera ses missions autour de trois pôles : renseignement criminel, enquêtes et appuis spécialisés.

Auditionné ce jeudi 20 février par la commission d’enquête sénatoriale sur la lutte contre la délinquance financière, le général d’armée Hubert Bonneau, directeur de la Gendarmerie, a présenté en détail l’organisation et les missions de la future Unité nationale de police judiciaire (UNPJ).

L’UNPJ, une unité à part entière

Cette unité, dont la création effective est prévue pour le second semestre 2025, comme l’écrivait L’Essor le 7 février, regroupera plus de 1.000 enquêteurs. Il s’agira « vraiment » d’une unité, « Ce n’est pas une direction ou une sous-direction », a en effet insisté le DGGN. Il s’exprimait devant la commission d’enquête sénatoriale sur la délinquance financière, présidée par le sénateur (RDSE) du Lot Raphaël Daubet et dont la sénatrice (UC) de l’Orne Nathalie Goulet est rapporteure.

Les enquêteurs de l’UNPJ feront partie de trois pôles distincts. Le premier sera dédié au renseignement criminel. Il visera à « développer le rapprochement entre l’administratif et le judiciaire » et à « être plus performant à partir des informations collectées sur le terrain pour les judiciariser. Et l’inverse est vrai », a expliqué le général Bonneau. « Ce qu’on voit parfois dans les enquêtes judiciaires avec l’accord des magistrats peut revenir incrémenter une vision qu’on a des menaces locales ou des évolutions locales », a expliqué le général Bonneau.

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Des enquêteurs centraux prêts à renforcer les unités locales 

Le deuxième pôle, consacré aux enquêtes, regroupera les différents services centraux actuellement trop « séparés ». L’objectif est de favoriser la transversalité entre les services. Le général Bonneau a illustré cette approche en citant l’exemple de l‘Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI). « Sur l’emploi illégal dans le BTP par exemple, quels réseaux a-t-on derrière ? Comment arrivent les personnes ? ». Pour le DGGN, l’unité nationale cyber, présente dans l’UNPJ travaillera ainsi sur ces questions, comme « les sections de recherches au niveau local ». Au final, l’objectif est d’« essayer de mettre de la transversalité, parce qu’on aura un chef au-dessus qui va piloter l’ensemble ».

Ce pôle comprendra également une unité nationale d’investigation, soit « un gros bloc d’enquêteurs capable de renforcer les unités territoriales ». Le général Bonneau prend l’exemple de la section de recherches de Marseille, « beaucoup saisie en matière de criminalité organisée« . Malgré sa centaine d’enquêteurs, elle a besoin de renforts et la direction doit « souvent détacher des OPJ un peu partout de France » pour créer des cellules d’enquête. Désormais, les enquêteurs viendront directement de ce nouveau pôle central.

Lien avec l’IRCGN

Le troisième pôle offrira des appuis spécialisés, notamment dans le domaine de la criminalistique numérique. « Aujourd’hui, quand vous avez une perquisition à monter dans une entreprise, vous ne saisissez plus de papier. Comment fait-on pour saisir ? Il faut aller dans le cloud », a souligné le général Bonneau. Ce troisième pôle s’articulera donc autour des experts de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie (IRCGN) et dans ses diverses spécialités (immatriculation des véhicules, armes, explosifs).

Comme nous l’écrivions début février, c’est le général de division Sylvain Noyau qui est le préfigurateur de cette unité. L’UNPJ travaillera sous l’égide d’un état-major de la criminalité organisée installé au sein de la Direction nationale de la Police judiciaire (DNPJ), favorisant ainsi l’interconnexion des bases de données et des fichiers avec la Police nationale et les services de Bercy.

MG

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