La Réunion : plusieurs gardes à vue dans l’enquête sur la nouvelle route du littoral

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14 juillet 2021 | Opérationnel

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La Réunion : plusieurs gardes à vue dans l’enquête sur la nouvelle route du littoral

par | Opérationnel

Un conseiller régional et des salariés administratifs du conseil régional de La Réunion ont été placés en garde à vue mardi dans le cadre d’une enquête préliminaire menée par des enquêteurs du parquet national financier (PNF), pour corruption, favoritisme et trafic d’influence, portant sur l’attribution des marchés du chantier de la Nouvelle Route du Littoral. Le PNF a confié cette enquête à la gendarmerie.

Dominique Fournel, conseiller régional de la majorité régionale dirigée par Didier Robert (LR), chargé des grands chantiers a été mis en garde à vue peu de temps après le début de son audition à la caserne de gendarmerie de Saint-Denis. Il l’était toujours en début de soirée.

Au moment des fait présumés en 2013, il était 11ème vice-président du conseil régional, délégué à la Nouvelle Route du Littoral (NRL) et membre de la commission permanente de la Région.

Trois personnels administratifs de la collectivité ont été également été placés en garde à vue. Ils étaient toujours dans les locaux des gendarmes à 21H (19H à Paris).

Les enquêteurs cherchent à déterminer dans quelles conditions a été passé le marché de la NLR, reliant Saint-Denis (nord) à la Possession (ouest) sur 12 km. C’est un groupement constitué par Vinci-Bouygues qui s’était vu attribuer la construction de cet ouvrage de grande ampleur évalué à 1,6 milliard d’euros.

Les travaux ont commencé début 2014. Le groupe Eiffage avait été le grand perdant de l’appel d’offres. Un dirigeant de cette major du BTP en poste au moment des faits a été entendu en tant que témoin par les enquêteurs mardi.

Thierry Robert (MoDem), principal opposant au président de région Didier Robert, a également été entendu à titre de témoin pendant deux heures. Il y a quelques mois, il a déposé sur le bureau du PNF un dossier comportant selon lui “plusieurs éléments possiblement constitutifs d’un conflit d’intérêts“. Mercredi d’autres personnes, des élus notamment, seront à leur tour entendues par les enquêteurs.

Ces auditions sont le dernier volet en date d’un dossier ouvert au printemps 2014 après une dénonciation anonyme pour malversations. Elle a ensuite été confiée à la gendarmerie par le parquet national financier qui n’a pas souhaité réagir “à ce stade“.

Les malversations supposées remonteraient à 2013. Le 15 octobre de cette année-là, la commission d’appel d’offres du conseil régional de La Réunion avait attribué les deux principales tranches du chantier aux groupements Vinci/Bouygues et GTOI/SBTPC, pour un montant de 1,2 milliard d’euros. Eiffage TP avait contesté en justice l’attribution de ces marchés.

Le tribunal administratif de Saint-Denis avait rejeté ses deux recours en décembre 2013.

Une série de perquisitions ont été menées en octobre 2015 et en mai 2016, notamment au domicile de Didier Robert, de son épouse ainsi que de plusieurs élus dont Dominique Fournel. Le projet de la NRL prévoit la construction d’une 2×3 voies sur la mer en viaduc, avec grand renfort de digues, afin de s’éloigner de la falaise sujette à des éboulements réguliers et parfois mortels, et au pied de laquelle passe la route actuelle.

Dans le cas où l’enquête préliminaire déboucherait sur des citations directes d’une ou plusieurs personnes devant une juridiction correctionnelle, les personnes mises en cause seraient jugées par la 32ème chambre correctionnelle du tribunal de Paris, dévolue aux dossiers traités par le PNF.

Le conseil régional a annoncé qu’il se porterait partie civile “pour le cas où les intérêts de la collectivité auraient été lésés“.

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