<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> La dispersion de la rave party illégale de Redon, une intervention “démesurée” pour un gendarme

Photo :

24 mai 2022 | Opérationnel

Temps de lecture : 2 minutes

La dispersion de la rave party illégale de Redon, une intervention “démesurée” pour un gendarme

par | Opérationnel

“Cette intervention apparaît démesurée. Où est le discernement ? Il faut s’interroger sur les ordres donnés par le préfet et la pression politique exercée.” Dans une enquête du journal en ligne Mediapart, un “haut gradé de la Gendarmerie”, sans plus de précisions, confie ses doutes sur le bien fondé d’une opération policière qui avait tourné […]

“Cette intervention apparaît démesurée. Où est le discernement ? Il faut s’interroger sur les ordres donnés par le préfet et la pression politique exercée.” Dans une enquête du journal en ligne Mediapart, un “haut gradé de la Gendarmerie”, sans plus de précisions, confie ses doutes sur le bien fondé d’une opération policière qui avait tourné au drame il y a environ un an.

“En règle générale, on évite d’intervenir la nuit, surtout sur des jeunes souvent alcoolisés”, explique-t-il par exemple. “Le plus souvent, on attend la fin des rave parties pour verbaliser les participants", ajoute-t-il, rappelant que ce genre d’opération doit être “décidé en cas d’enjeu majeur, de menaces graves sur des sites sensibles”, comme une centrale nucléaire ou un ministère par exemple, “contre des personnes représentant un danger”.

Rave party illégale à Redon : cinq gendarmes blessés et un homme de 22 ans y laisse une main

"Une grande confusion"

En juin 2021, des affrontements violents entre fêtards et gendarmes en Ille-et-Vilaine s’étaient soldés par cinq gendarmes blessés et la perte d’une main pour un jeune homme de 22 ans. Malgré un arrêté du préfet interdisant tout rassemblement festif à caractère musical, 1.500 personnes avaient convergé vers Redon pour participer à cette rave party. 

"Dès lors qu’il y a un blessé grave comme ce jeune mutilé qui risque de perdre sa vie en cas d’hémorragie, il faut cesser les opérations, commente également auprès de Mediapart un gendarme – on ignore s'il s'agit de la même source citée précédemment. Il y a une grande confusion. Ce qui se passe à Redon est inintelligible. Personne ne bouge, tout le monde prend des infos sans prendre de décision alors qu’un jeune a une main en moins. C’est une urgence vitale."

Enquête de la SR de Rennes

Selon Mediapart, les éléments recueillis par la section de recherches de Rennes, en charge de l’enquête sur la blessure du jeune homme, révèleraient une disproportion de la force et interrogeraient “sur le bien-fondé d’un tel dispositif face à un rassemblement d’environ un millier de jeunes”. Pour autant, le quotidien en ligne rappelle également que l’enquête préliminaire a été classée sans suite par le parquet de Rennes, l’infraction ayant été insuffisamment caractérisée.

Un signe que l’enquête des gendarmes rennais n’a pas formellement mis en cause l’opération? Pour le parquet, l’usage des armes, en riposte, a bien été proportionné face aux approches hostiles et violentes des teufeurs. Selon Mediapart, le jeune homme amputé de la main envisage désormais de saisir un juge d’instruction.

Registre :

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi