Jackpot pour les gendarmes qui saisissent 8 millions d’euros en lingots d’or et en billets d’argent sale

Photo : L'argent sale était transformé en lingots d'or par les trafiquants. (Photos: Gendarmerie)

29 septembre 2025 | Opérationnel

Temps de lecture : 3 minutes

Jackpot pour les gendarmes qui saisissent 8 millions d’euros en lingots d’or et en billets d’argent sale

par | Opérationnel

Les gendarmes viennent de démanteler en deux vagues successives un réseau international de blanchiment d'argent de la drogue.

Une quinzaine de personnes mises en examen, 8 millions d’euros en lingots d’or et en billets saisis. Les gendarmes marseillais ont démantelé, avec la police italienne, un réseau international de blanchiment d’argent de la drogue.

L’affaire, relatée par le procureur de la République de Marseille Bruno Bessone, débute fin décembre 2024. La Guardia di Finanzia (GDF), la police douanière et financière italienne, à Milan, souffle à la section de recherches (SR) de Marseille un bon tuyau. Il s’agit de l’existence d’une importante organisation criminelle basée à Milan, spécialisée en blanchiment d’argent.

Les billets de banque de l’argent de la drogue convertis en lingots d’or

Les Italiens révèlent en effet un réseau international piloté par des kosovars et moyen-orientaux. Ce réseau centralise en Italie des sommes en numéraires très conséquentes. Les billets, convertis en or, repartent, sous la forme de lingots d’or, vers le Kosovo puis la Turquie. Des Syriens et des Maghrébins collectent le numéraire en France et l’acheminent vers l’Italie. Ils utilisent des voitures avec des caches aménagées très sophistiquées. Le montant total de ces collectes, pour la période d’octobre 2024 à août 2025, sera estimé à plus de 30 millions d’euros. Le ramassage de l’argent sale, avant son lessivage, a lieu chaque semaine. Principalement à Marseille et ses environs, mais aussi à Lyon, à Paris et en Italie.

Le 6 janvier 2025, le parquet de la JIRS de Marseille ouvre donc une enquête préliminaire des chefs de « blanchiment aggravé de stupéfiants, association de malfaiteurs en vue de la préparation de délits punis de 10 ans d’emprisonnement ». Elle est alors confiée à la SR de Marseille.

L’argent sale, lié aux activités de la DZ Mafia marseillaise

L’information judiciaire ouverte vise à déterminer l’origine des fonds côté français et à mettre au jour l’ensemble du réseau. Une équipe d’enquête franco-italienne se monte, en lien avec le parquet national anti-Mafia de Rome et le parquet de Milan, et le soutien d’Europol et d’Eurojust.

En France, l’enquête mobilise une centaine de gendarmes. Il y a des militaires des SR de Paris, Strasbourg et Chambéry, et de la force observation recherche (FOR) du GIGN. Elle révèle alors un réseau de collectes composé de nombreuses personnes, ayant effectué les remises d’argent aux Syriens. Certaines, connues notamment pour trafic de produits stupéfiants, apparaissent directement liées à la DZ Mafia marseillaise.

55 lingots d’or 24 carats d’un kilo chacun

Le 7 septembre 2025, sept personnes se voient interpellées sur commission rogatoire des juges d’instruction français. La détection d’un convoi entre l’Italie et l’Espagne a en effet permis de déclencher l’opération. Les perquisitions aboutissent à la saisie de 55 kg d’or 24 carats sous la forme de 55 lingots d’un kilo et de quelque 2.400.000 euros en espèces. Soit un montant total de huit millions d’euros. Mises en examen des chefs de « blanchiment aggravé de stupéfiants, association de malfaiteurs en vue de la préparation de délits punis de 10 ans d’emprisonnement » , elles se retrouvent en détention provisoire.

Le 23 septembre 2025, en lien avec le parquet anti-Mafia de Milan, une seconde opération est lancée à Marseille, Vitrolles, Marignane, Martigues, Berre l’Etang. Huit personnes interpellées sont placées en garde à vue. La police italienne arrête une neuvième personne en Italie, sur la base d’un mandat d’arrêt européen. Sept personnes sont finalement mises en examen, dont quatre placées en détention provisoire et trois sous contrôle judiciaire. Dix-sept perquisitions mettent au jour 219.000 euros en numéraire, cinq véhicules et de nombreux éléments de maroquinerie et de joaillerie de luxe. Dans le même temps, les autorités italiennes interpellent quatre personnes et réalisent de nombreuses perquisitions.

PMG

Lire aussi : L’incroyable enquête de la lessiveuse d’argent sale du net

La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

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