Quatre personnes, dont deux fonctionnaire de la préfecture de Cayenne, ont été mises en examen et placées en détention provisoire mercredi soir tard à Cayenne (jeudi à Paris) dans une affaire de délivrance frauduleuse de titres de séjour. L’enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Cayenne.
Les deux fonctionnaires de la préfecture, une homme et une femme, travaillant au bureau de l’immigration, ont été mis en examen notamment pour “aide au séjour d’étranger en situation irrégulière” et “corruption passive“. Ils ont été placés en détention provisoire à l’issue d’une audience devant le juge des libertés et de la détention.
Les deux autres personnes mises en examen sont une dirigeante d’une petite entreprise et un transporteur.
Une information judiciaire a été ouverte pour “corruption active, corruption passive, aide au séjour irrégulier d’étrangers en bande organisée, faux et usage de faux, blanchiment d’argent et association de malfaiteurs“, avait indiqué lundi le procureur de Guyane.
L’enquête sur ces délivrances frauduleuses de titres de séjour avait débuté en mai 2016, avant d’être confiée à un juge d’instruction en février dernier. Les enquêteurs soupçonnent qu’un dossier se monnayait 3.000 euros dont 500 pour l’intermédiaire.
De source judiciaire, les dossiers étaient montés avec de faux documents, notamment de faux documents fiscaux. Mercredi, quatre autres personnes placées en garde à vue lundi dans ce dossier, dont deux autres agents de la préfecture, avaient été remises en liberté sans faire l’objet de poursuites en l’état.
Jeudi, un second transporteur, Bertrand Moukin, placé en garde à vue lui aussi depuis lundi, dans le cadre de cette enquête judiciaire, doit être présenté à un juge d’instruction. Bertrand Moukin a joué un rôle important lors des récents mouvements sociaux en Guyane. Il y était le “chef” des barrages routiers ayant paralysé la Guyane durant près de cinq semaines entre fin mars et fin avril, surnommé “le président des barrages“. “D’autres personnes pourraient être mises en examen dans ce dossier“, a indiqué le ministère public au cours d’une audience devant le juge des libertés et de la détention.
La Guyane connaît une immigration record avec 35% de sa population d’origine étrangère, en raison notamment de l’immigration venue du Brésil, d’Haïti ou du Surinam. Les flux migratoires sont particulièrement difficiles à contrôler dans ce territoire vaste comme le Portugal et possédant plus de 1.300 kilomètres de frontières avec le Brésil et le Surinam.
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