<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Gendarmes et policiers face à l’embrasement en Corse

Photo : La multitude de débris et de projectiles sur le sol laisse imaginer la violence à laquelle ont été confrontés les gendarmes mobiles, ici lors d'affrontements à Corte, en Haute-Corse. (Photo: GGM II/6)

10 mars 2022 | Opérationnel

Temps de lecture : 3 minutes

Gendarmes et policiers face à l’embrasement en Corse

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L’étincelle a atteint la poudrière. Depuis la tentative d’assassinat dont a été victime le militant nationaliste Yvan Colonna, à la maison centrale d’Arles où il est détenu, d’importantes tensions secouent la Corse. En premières lignes, gendarmes mobiles et CRS sont confrontés à de véritables déluges de violences où pluies de pierres, de boules de pétanque, […]

L’étincelle a atteint la poudrière. Depuis la tentative d’assassinat dont a été victime le militant nationaliste Yvan Colonna, à la maison centrale d’Arles où il est détenu, d’importantes tensions secouent la Corse. En premières lignes, gendarmes mobiles et CRS sont confrontés à de véritables déluges de violences où pluies de pierres, de boules de pétanque, de cocktails molotov et de bombes artisanales rythment les affrontements, repoussés par l’utilisation intensive de gaz lacrymogène et autres moyens de défense intermédiaires.

Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Erignac, en février 1998, Yvan Colonna a été violemment agressé mercredi 2 mars 2022 par un autre détenu, emprisonné pour des faits de radicalisation islamique et de terrorisme. Il est depuis hospitalisé et dans le coma. Dès l’annonce de son agression en prison, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer la faute de l’administration pénitentiaire, et plus largement de l’État français. Rapidement, des rassemblements ont été organisés à l’appel de collectifs de lycéens et d’étudiants, ainsi que d’organisations syndicales et nationalistes.

Des gendarmes empêchés de débarquer du ferry

Plusieurs points de tensions sont depuis identifiés, à commencer par les villes d’Ajaccio et Bastia. Mais d’autres sous-préfectures comme Calvi et Corte ne sont pas en reste. “Le mouvement touche l’intégralité de la Corse”, indiquent les autorités.

En vue de ces rassemblements, une première vague de renforts de forces mobiles est rapidement arrivée sur l’île dès jeudi 3 mars. Environ 150 policiers et gendarmes selon Franceinfo. Mais le lendemain, une poignée de gendarmes qui rejoignait Ajaccio avec quelques véhicules de logistique ont été empêchés de débarquer par les syndicats de marins nationalistes. 

De nouveaux renforts aéroportés par l’armée

C’est finalement par les airs que de nouveaux renforts sont arrivés en Corse. À l’image des gendarmes mobiles du groupement II/6 de Hyères, “projetés en urgence” avec leur matériel sur l'Île de Beauté grâce à un A440M de l’armée de l’Air.

Ce sont d’ailleurs les officiers du groupement tactique gendarmerie (GTG) II/6 qui sont aux commandes pour les opérations de maintien de l’ordre menées notamment à Corte.

[PROJECTION GTG EN CORSE 🛳👮‍♂️✈️]

Le groupement II/6 de gendarmerie mobile vient de rejoindre en urgence l'île de…

Posted by GGM II/6 Hyères on Saturday, March 5, 2022

Naturellement, les événements étant en cours, ni les préfectures de Haute-Corse et de Corse-du-Sud, ni la Gendarmerie ne peuvent détailler l’étendue des dispositifs ni le nombre de gendarmes et policiers mobilisés. La première précise ainsi à L’Essor que “les dispositifs sont affinés au jour le jour, en fonction des événements”. Selon nos informations, une quarantaine de policiers et de gendarmes auraient été blessés depuis la semaine dernière et le début des affrontements.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les tensions se sont encore accentuées avec de violents heurts. Le Palais de justice d’Ajaccio a été incendié, tout comme la sous-préfecture de Calvi. 

Nouveaux appels à manifester

Alors que préfets, responsables des organisations revendicatives et politiques appellent unanimement au calme, de nouvelles manifestations étaient en cours jeudi. Un appel au rassemblement dimanche a par ailleurs été lancé par les différentes organisations corses. dans le but d’apaiser les tensions. Le Premier ministre Jean Castex avait annoncé le 8 mars le levée du statut de de "détenu particulièrement signalé" (DPS) d'Yvan Colonna, l'assassin du préfet Erignac. Ce vendredi 11 mars, Matignon a fait savoir à l'AFP que le statut de DPS d'Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, membres du commando Erignac, était également levé, une décision qui pourrait permettre le rapprochement de ces deux nationalistes dans un prison de l'île. Cette nouvelle décision de Matignon, constitue une vieille revendication des nationalistes corses devenue un point de crispation politique majeur dans l'île.

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