La récente fusion des forces de police et de gendarmerie au sein d'un Service à Compétence Nationale (SCN) chargé de lutter contre la cybercriminalité ne se fait pas sans heurts. Les gendarmes ont certes obtenu que le SCN leur soit rattaché sur le papier mais, en coulisses, ils redoublent d'efforts pour s'assurer de garder le contrôle de leurs ressources les plus cruciales.
Le plan des gendarmes, récemment dévoilé au personnel civil de la gendarmerie par le Major Général André Petillot, et révélé par La Lettre (nouveau nom de La Lettre A), prévoit une séparation des troupes du ComCyberGend, créé il y a deux ans, en deux entités distinctes.
Les activités d'analyse et de planification stratégique rejoindront bien le futur SCN partagé avec les policiers, au sein du futur ComCyber-MI, implanté au CampusCyber, qui disposera de compétences judiciaires. Néanmoins, en parallèle, les gendarmes se préparent à lancer leur propre unité, baptisée "Unité Nationale Cyber," sous la direction du général Olivier Kim, directeur des opérations et de l'emploi (DOE). Elle aura pour mission de conserver en interne des troupes capables de mener des enquêtes de haut niveau sur la cybercriminalité, tout en s'occupant des missions de prévention et de sensibilisation.
Les policiers montent leur propre office
La Lettre rappelle que de leur côté les policiers conservent également certaines compétences en interne. Il préparent en effet un nouvel Office anti-cybercriminalité, reprenant les missions de l'Office Central de Lutte contre la Criminalité liée aux Technologies de l'Information et de la Communication (OCLCTIC).
Une compétition feutrée mais significative qui montre que chaque organisation est déterminée à maintenir son empreinte dans le domaine de la cybersécurité.
