Finistère : sept gendarmes blessés lors d’une course-poursuite avec un véhicule volé

Photo : Trois véhicules de la Gendarmerie ont été endommagés, dont un très sérieusement, lors de la course-poursuite initiée à Saint-Pol-de-Léon dans le Finistère. (Ph. GENDARMERIE)

30 décembre 2025 | Opérationnel

Temps de lecture : 3 minutes

Finistère : sept gendarmes blessés lors d’une course-poursuite avec un véhicule volé

par | Opérationnel

Un contrôle banal dans les rues de Saint-Pol-de-Léon a dégénéré en course-poursuite violente et spectaculaire dans la nuit du 27 au 28 décembre.

Dans la nuit du 27 au 28 décembre, l’interpellation de quatre personnes à bord d’un véhicule volé a violemment viré au chaos dans le Finistère. Au total sept gendarmes ont été blessés. Tout a commencé par une scène banale dans les rues de Saint-Pol-de-Léon. Une patrouille de la communauté de brigades locale contrôle un homme en train d’uriner contre un véhicule en stationnement, selon le communiqué du procureur de la République de Brest, Stéphane Kellenberger. L’homme rejoint alors trois autres personnes et le groupe part en voiture, tous feux éteints.

Onze gendarmes du Finistère mobilisés

La vérification du véhicule fait basculer la situation : la voiture a été déclarée volée le 21 décembre. Sommé de s’arrêter, le conducteur refuse d’obtempérer et s’engage dans une fuite spectaculaire. Il emprunte ainsi à contresens la quatre-voies en direction de Morlaix.

La poursuite se poursuit sur plusieurs kilomètres. Le véhicule quitte la quatre-voies à Henvic et s’enfonce sur les petites routes de campagne. Plusieurs véhicules de gendarmerie convergent vers la zone. Au total, onze militaires sont mobilisés, dont des membres du Psig, le peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie, et deux réservistes. Mais rien n’y fait : le conducteur poursuit sa course.

Violences et menaces de mort

La voiture finit par s’immobiliser dans un champ. Deux passagers en descendent et sont rapidement maîtrisés, non sans avoir proféré outrages, menaces de mort et opposé une résistance violente aux forces de l’ordre. Mais le calvaire des gendarmes est loin d’être terminé.

Le véhicule repart aussitôt avec son conducteur et une passagère encore à bord. Une collision se produit avec des véhicules de la gendarmerie. Le fuyard slalome alors « entre rues et champs », selon le magistrat. Les tentatives d’interception se multiplient, la voiture continuant d’avancer dangereusement en direction des militaires.

Le véhicule force alors le passage par un talus. Mais une voiture du Psig le percute et il termine sa course dans un fossé. Les gendarmes interpellent alors le conducteur et la passagère. Tous deux sont « très énervés », le conducteur se montrant particulièrement « violent et menaçant », détaille le magistrat.

Les violences continuent à l’hôpital

L’un des suspects fournit une fausse identité aux gendarmes. Conduit à l’hôpital pour un examen médical et afin de permettre son identification, l’homme commet de nouvelles violences à l’encontre des militaires. Ces derniers doivent utiliser un pistolet à impulsion électrique pour maîtriser l’individu.

L’identification montre que l’homme, très défavorablement connu, fait l’objet d’un mandat d’arrêt. La cour d’appel de Rennes l’a condamné en mars 2025 à 42 mois de prison ferme pour violences aggravées et association de malfaiteurs. Les trois autres occupants du véhicule présentent également des antécédents judiciaires.

Lire aussi: 150 gendarmes blessés chaque année lors de refus d’obtempérer

L’intervention laisse un bilan particulièrement lourd côté gendarmerie. Sept militaires ont été blessés lors de ces différents affrontements. Selon le bilan fourni par la gendarmerie, cinq d’entre eux ont reçu entre 3 et 10 jours d’interruption totale de travail (ITT). Trois véhicules ont été endommagés, dont deux très sérieusement.

Les trois hommes jugés ce mardi à Brest

L’enquête en flagrance a été confiée à la brigade de recherches de Plourin-lès-Morlaix. Les chefs de poursuite sont nombreux : « refus d’obtempérer avec mise en danger, recel de vol, conduite en état d’ivresse, port d’arme de catégorie D, violences volontaires aggravées, outrages et menaces de mort sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Trois hommes, âgés d’environ 20, 40 et 50 ans, ont été déférés devant la justice. Placés en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention, conformément aux réquisitions du parquet, ils comparaissaient devant le tribunal correctionnel de Brest ce mardi 30 décembre à 13h30.

« Réponse ferme de l’Etat »

Louis Le Franc, préfet du Finistère, a réagi fermement à ces événements. Il « condamne avec la plus grande fermeté ces faits » et apporte « son plein soutien aux gendarmes blessés et à leurs familles, ainsi qu’à l’ensemble des gendarmes engagés dans cette intervention sensible ». Le représentant de l’État dans le Finistère rappelle que « toute atteinte aux forces de l’ordre fera l’objet d’une réponse ferme de l’État ».

 MG

La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

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