Doubs : démantèlement d’un vaste réseau de drogues « Ubershit »

Photo : Photo d'illustration (C. DAVIS/UNSPLASH)

10 décembre 2024 | Opérationnel

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Doubs : démantèlement d’un vaste réseau de drogues « Ubershit »

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Les gendarmes de Besançon ont démantelé un vaste réseau de type "Ubershit" opérant via Telegram dans le secteur de Pontarlier, avec dix interpellations et la saisie d'un large éventail de stupéfiants allant du cannabis aux méthamphétamines.

Plus de 400 abonnés sur un compte Telegram et 1,1 million d’euros de chiffre d’affaires. La gendarmerie a démantelé un vaste réseau de livraison multi-drogues de type « Ubershit » dans un secteur rural du Doubs, a annoncé le lundi 9 décembre le procureur de Besançon. Les enquêteurs ont en effet interpellé la semaine dernière dix personnes soupçonnées d’avoir participé à ce trafic de livraison de stupéfiants en tous genres – cannabis, cocaïne, ecstasy, métamphétamines, kétamine, protoxyde d’azote – sur le secteur rural de Pontarlier, près de la frontière suisse, a précisé le procureur de la République de Besançon Étienne Manteaux, lors d’une conférence de presse.

Le réseau « Ubershit » a généré plus de 1,1 million d’euros de chiffre d’affaire

Ce vaste réseau « Ubershit » a généré « plus de 1,1 million d’euros de chiffre d’affaires depuis l’ouverture du canal Telegram en 2022 », a relevé le commandant de la Section de recherches (SR) de Besançon Christophe Vila. Les trois principaux mis en cause sont « le chef d’orchestre » du réseau et sa compagne, âgés de 29 ans, et un homme de 44 ans. Le tribunal correctionnel de Besançon les jugera dans le cadre d’une comparution à délai différé, le 24 janvier.

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La justice a déjà condamné à huit reprises l’organisateur du réseau. Celui ci a d’ailleurs en partie dirigé le trafic depuis la prison où il se trouvait jusqu’en mai 2024. « C’est la force de ce type de plateforme: un individu depuis sa cellule de détention peut continuer à diriger un réseau de revente de produits stupéfiants avec un smartphone », a déploré M. Manteaux.

Des lieutenants, une femme de 20 ans et deux hommes de 44 et 23 ans, qui ont pris une part active mais non dirigeante au trafic, ont déjà écopé de peines allant de 10 mois à trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis lors de comparutions dites de plaider-coupable (CRPC). Les autres mis en causes, des livreurs, mineurs et majeurs, seront jugés ultérieurement.

Au début de l’enquête: un contrôle routier

L’enquête a débuté fin 2023 grâce au contrôle par les gendarmes d’un automobiliste en possession de drogue. La SR de Besançon, a ensuite enquêté en collaboration avec le groupement de gendarmerie du Doubs. Leurs investigations ont ensuite révélé l’existence « d’une sorte de supermarché des stupéfiants ».  « Plus de 400 personnes se connectaient à un compte crypté Telegram pour se fournir en stupéfiants », a détaillé M. Manteaux.

Interrogé le 26 novembre sur la radio RTL, le nouveau patron des gendarmes faisait le même constat. « Aucune zone n’est épargnée par le trafic de produits stupéfiants », déplorait ainsi le général d’armée Hubert Bonneau. Selon lui, des gens s’implantent en zone rurale « parce qu’ils vont récupérer une quantité de produits pour la vendre ». Une situation qui s’apparente, en définitive, « à des points de deal ». « Quand une organisation s’implante, quand elle se développe, cela peut fragiliser l’État, c’est une réalité. Il faut tout mettre en œuvre pour casser ce trafic de stupéfiants, c’est de la criminalité organisée », ajoutait-il.

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