Voilà un bel incident diplomatique. Deux gendarmes français, chargés de la sécurité des sites du Domaine national français à Jérusalem, se sont vus interpeller jeudi 7 novembre 2024, par des policiers israéliens. L’un des gendarmes, bousculé par un policier, a chuté sur le sol. Ils voulaient interdire l’entrée du site – sans autorisation – à des policiers israéliens armés. Les images, captées par un journaliste de RFI, ont rapidement fait le tour des médias.
Les deux gendarmes, sous statut diplomatique, seront rapidement relâchés. Conséquence de cette interpellation, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a refusé de se rendre sur le site, comme prévu. Il a qualifié cet incident « d’inacceptable« . L’ambassadeur d’Israël en France Joshua Zarka va être convoqué, dans les prochains jours, au Quai d’Orsay.
🇮🇱 La visite du ministre français des Affaires étrangères à Jérusalem a été perturbée par l’intrusion de policiers israéliens sur un domaine national propriété de la France et l’arrestation de deux gendarmes français, créant un incident diplomatique #AFPVertical ⤵️ pic.twitter.com/fC3owgJa6l
— Agence France-Presse (@afpfr) November 8, 2024
Un site français en Terre sainte à Jérusalem
L’église du Pater Noster (aussi appelée Eléona), édifice catholique à Jérusalem-Est, compte parmi les quatre lieux de culte du Domaine national français en Terre sainte. Des gendarmes du consulat général de France à Jérusalem assurent donc sa protection. Ils dépendent de la Direction de la sécurité diplomatique (DSD) du Quai d’Orsay. La DSD gère ainsi les centaines de policiers et de gendarmes, répartis dans toutes les emprises diplomatiques françaises à l’étranger. Ils mettent en œuvre la politique de sécurité sur ces sites et apportent leur expertise sur les autres sites culturels et scolaires.
« La France ne peut se faire humilier ainsi »
En France, les députés LFI ont qualifié l’incident d’acte « d’intimidation inacceptable« . Le patron du Parti communiste Fabien Roussel a par ailleurs assuré que « la France ne peut se faire humilier ainsi ». La députée Renaissance Brigitte Klinkert a quant à elle estimé que le ministre avait « eu raison » de ne pas se rendre sur le site de l’incident. La commission des Affaires étrangères du Sénat et son président LR Cédric Perrin ont également dénoncé l' »arrestation inacceptable » de ces gendarmes.
La diplomatie israélienne assure que les questions de sécurité, relatives à la visite de M. Barrot, avaient été « clarifiées » à l’avance avec l’ambassade de France à Tel-Aviv.
PMG (avec l’AFP)
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