Clermont-Ferrand: démantèlement par les gendarmes d’un vaste trafic de médicaments contenant de la prégabaline

Photo : La Prégabaline, comme d'autres médicaments, a été détournée de son usage médical et est rendue comme produit stupéfiant par des trafiquants. (Photo d'illustration: Melany-Tuinfosalud/Unsplash)

20 décembre 2024 | Opérationnel

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Clermont-Ferrand: démantèlement par les gendarmes d’un vaste trafic de médicaments contenant de la prégabaline

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Les gendarmes de la SR de Clermont-Ferrand et de l'Oclaesp ont mis un coup d'arrêt à un trafic de prégabaline, un médicament détourné de son usage, surnommé la "drogue du pauvre".

Un vaste réseau de trafic de médicaments contenant de la prégabaline, un traitement contre les crises d’épilepsie détourné par les toxicomanes et surnommé la « drogue du pauvre », a été démantelé par les gendarmes à Clermont-Ferrand. Quatre personnes ont été mises en examen jeudi 19 décembre 2024 et placées en détention provisoire, selon un communiqué de la Gendarmerie transmis à l’AFP. 245.000 gélules, pour une valeur de 750.000 euros, ont été saisies dans le cadre de cette opération.

La prégabaline, plus connue sous son nom commercial Lyrica et surnommée la « drogue du pauvre », est « très consommée dans la rue », explique à l’AFP le colonel Ludovic Ehrhart, chef de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique (Oclaesp). Ces cachets, « qui ne coûtent que quelques euros », sont détournés de leur usage et « utilisés à des fins addictives », ajoute-t-il.

Depuis « 3-4 ans » les trafics de médicaments ont « explosé », ajoute encore le colonel. Ces trafics, dont se sont emparés des « groupes criminels structurés », ont des « effets très concrets » sur la sécurité publique, dit-il encore, « cela participe aux agressions ou vols violents » constatés par les forces de l’ordre.

Plus de 600.000 comprimés dérobés en quatre mois

L’affaire a débuté début mai 2024, quand plusieurs clients d’une entreprise de distribution de produits pharmaceutiques ont signalé des anomalies liées à des commandes non honorées de leur traitement. Une enquête en interne a permis de découvrir que plus de 600.000 comprimés auraient été dérobés entre mai et août, pour un préjudice évalué pour l’entreprise à 300.000 euros. Des enquêteurs de la Section de recherches (SR) de Clermont-Ferrand et de l’Oclaesp ont alors pris le relais. Ils ont identifié deux employés qui volaient les médicaments et les détournaient au profit d’un réseau de trafiquants opérant sur la région clermontoise.

Lundi 16 et mardi 17 décembre 2024, quatre individus ont été interpellés après un nouveau vol de deux palettes de prégabaline (2.304 boîtes), puis mis en examen et placés en détention provisoire. Il s’agit de « trentenaires », déjà « connus pour quelques petites escroqueries », a précisé à l’AFP une source proche du dossier.

Médicaments, argent, cigarettes, armes et stupéfiants

Outre les 245.000 gélules, plus de 200.000 euros en liquide ont également été saisis en perquisition, ainsi que des cigarettes de contrebande, quatre armes à feu dont deux fusils d’assaut, huit grenades à main, plusieurs centaines de munitions et divers produits stupéfiants.

Les médicaments contenant de la prégabaline sont prescrits contre l’épilepsie mais aussi pour traiter les troubles anxieux généralisés et les douleurs neuropathiques. Leur mésusage peut entraîner des complications comme le coma, des troubles de la conscience et peuvent conduire au décès.

Face à l’augmentation des cas d’abus, de dépendances et d’ordonnances falsifiées, l’Agence nationale de sécurité du médicament a restreint en mai 2021 les conditions de prescription de la prégabaline, qui est désormais limitée à six mois et fait l’objet d’une ordonnance sécurisée et infalsifiable.

(Avec l’AFP)

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