Cinq gendarmes ont été blessés mercredi 21 février 2024 en Nouvelle-Calédonie, dans des heurts entre manifestants et forces de l'ordre, provoqués par la visite de Gérald Darmanin, a indiqué le Haut-commissariat de la République. Parmi les cinq militaires blessés, un le serait grièvement, selon une source policière citée par NC La 1ère.
Dans la matinée des manifestants ont tenté de se rendre devant le gouvernement, où était reçu le ministre de l'Intérieur, accompagné du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, et de Marie Guévenoux, ministre des Outre-Mer. Ils ont alors été bloqués par le dispositif de sécurité composé de gendarmes mobiles et d'agents de la Police nationale.
"Trois vagues de bousculades ont été repoussées par les gendarmes mobiles qui ont utilisé des grenades lacrymogènes", a indiqué la communication de la direction territoriale de la Police nationale (DTPN) à l'AFP.
Des jets de pierre ont accompagné les mouvements de foule et "cinq gendarmes ont été blessés", a détaillé dans un communiqué Louis Le Franc, le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, précisant que cinq personnes avaient été interpellées.
Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent le déchainement de violences à l'encontre d'un cordon de gendarmes mobiles qui bloquait un axe, noyé sous une pluie de coups et de projectiles. L'utilisation de gaz lacrymogène a visiblement permis de disperser les assaillants.
— Laurent Dinclaux ⏚ (@LDinclaux) February 21, 2024
Retour au calme après le départ du ministre
Selon la Police, aucune dégradation n'a été constatée par ailleurs. Le calme est rapidement revenu après le départ de M. Darmanin et la levée du dispositif de sécurité.
Les 500 manifestants, selon l'estimation de la DTPN, répondaient à l'appel de la cellule de coordination des actions de terrain de l'Union calédonienne, le plus important parti indépendantiste. Ils demandent le retrait du projet de loi constitutionnelle présenté par M. Darmanin en Conseil des ministres le 29 janvier 2024. Le projet vise à ouvrir le corps électoral pour les élections locales, actuellement restreints aux natifs et aux résidents présents avant 1998 en Nouvelle-Calédonie.
Une délégation de trois manifestants a été reçue par des membres du gouvernement local et a ensuite remis un courrier adressé à M. Darmanin. Interrogé sur ces tensions lors d'échanges avec la presse, le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer n'a pas souhaité faire de commentaire.
(Avec l'AFP)