Le terroriste était fiché S et avait un permis de détention d’arme

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14 juillet 2021 | Opérationnel

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Le terroriste était fiché S et avait un permis de détention d’arme

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Au lendemain de l’attaque contre des gendarmes sur les Champs-Elysées, on apprend que, malgré sa fiche S, l’assaillant, mort dans l’attentat raté, bénéficiait d’un permis de détention d’arme. Dans une déclaration sur RMC et BFMTV, le Premier ministre Edouard Philippe a jugé que “personne ne pouvait se satisfaire” que “quelqu’un qui fait l’objet d’un signalement puisse continuer à bénéficier” d’une autorisation de détention d’armes. 


Par ailleurs, quatre membres de sa famille ont été placés en garde à vue lundi soir.

L’ex-épouse d’Adam Dzaziri ainsi que son frère et sa belle-sœur ont été interpellés lundi en fin d’après-midi lors des perquisitions au domicile de cette famille au Plessis-Pâté, dans l’Essonne, a indiqué une source judiciaire.

Le père de l’assaillant a été à son tour “placé en garde à vue dans la soirée alors qu’il se présentait au domicile“, a ajouté cette source.

Fiché S, Adam Dzaziri avait un permis de détention d’arme

Issu d’une famille salafiste, Adam Dzaziri, 31 ans, n’avait jamais été condamné mais il était fiché S (pour Sûreté de l’Etat) depuis 2015 pour son appartenance à la mouvance islamiste radicale. Interrogé alors qu’il rentrait à son domicile, son père a confié qu’Adam Dzaziri “avait une arme qui était déclarée, il s’entraînait au tir“.

On pouvait voir en les croisant dans la rue qu’ils avaient une pratique religieuse très rigoureuse“, a déclaré le maire de la commune, Sylvain Tanguy, parlant d’une “famille très discrète, qui ne sortait pas beaucoup et n’a jamais fait parler d’elle“.

Il avait effectué plusieurs voyages en Turquie

Adam Dzaziri avait été repéré pour sa radicalisation et faisait l’objet d’une fiche S (pour Sûreté de l’Etat) après plusieurs voyages en Turquie qui intéressent les enquêteurs. Il avait invoqué des motifs professionnels pour justifier ces déplacements dans ce pays connu pour être une voie d’accès privilégiée des jihadistes européens vers la Syrie.

Djaziri était licencié “depuis six ans” à la Fédération française de tir, a indiqué son président Philippe Crochard. “Deux gendarmes étaient venus en octobre 2016 et avaient posé des questions sur  cet individu. Ce n’est pas une procédure habituelle donc je présume qu’ils avaient de bonnes raisons“, a-t-il ajouté.

Il avait fait une demande de renouvellement de son autorisation en février 2017.

Au moment de l’attaque, le terroriste était lourdement armé. Sa voiture, qui a pris feu après avoir percuté volontairement le fourgon de gendarmerie, contenait deux bonbonnes de gaz fermées, sans dispositif de mise à feu, un fusil d’assaut israélien, deux armes de poing et un important stock de munitions.

Les perquisitions menées à son domicile dans l’Essonne ont permis de découvrir un autre “stock d’armes“, selon une source proche du dossier. Neuf étaient enregistrées auprès des autorités, dont trois étaient soumises à une autorisation particulière (deux pistolets et une carabine).

 

Il n’est pas satisfaisant qu’un fiché S bénéficie
d’une autorisation de détention d’armes

Malgré sa fiche S, il bénéficiait en effet d’un permis de détention d’arme, selon une source proche du dossier. Le Premier ministre Edouard Philippe a jugé mardi que “personne ne pouvait se satisfaire” que “quelqu’un qui fait l’objet d’un signalement puisse continuer à bénéficier” d’une autorisation de détention d’armes. “Personne ne peut se satisfaire, et certainement pas moi, de ce que quelqu’un qui fait l’objet d’un signalement puisse continuer à bénéficier de cette autorisation“, a déclaré le Premier ministre sur RMC et BFMTV, alors que cet homme bénéficiait d’un permis de détention d’arme depuis 2015.

L’attaque, qui n’a pas été revendiquée, est survenue lundi peu avant 16H00 au cœur du Paris touristique, près de deux mois après l’assassinat d’un policier le 20 avril par un jihadiste, tué par les forces de l’ordre, déjà à deux pas du Rond-Point des Champs-Elysées.

L’enquête a été confiée à la section antiterroriste de la police judiciaire parisienne et à la DGSI par le parquet de Paris.

Notre-Dame (Photo d'illustration S.D/L'Essor).

Le 6 juin, Farid Ikken, se revendiquant “soldat du califat“, avait de son côté attaqué à coups de marteau un membre d’une patrouille de police sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, un autre lieu emblématique de Paris. Cette nouvelle attaque dans un pays qui vit sous le régime exceptionnel de l’état d’urgence depuis les attentats de novembre 2015 survient deux jours avant la présentation en Conseil des ministres d’une nouvelle loi antiterroriste. Depuis janvier 2015, la France est visée par une vague d’attentats qui a fait au total 239 morts, plusieurs attaques ciblant particulièrement les forces de l’ordre.

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