Affaire Grégory : Murielle Bolle déférée jeudi devant le parquet de Dijon

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14 juillet 2021 | Opérationnel

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Affaire Grégory : Murielle Bolle déférée jeudi devant le parquet de Dijon

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Version actualisée Murielle Bolle, entendue depuis mercredi par les gendarmes de Saint-Etienne-lès-Remiremont pour “complicité d’assassinat” dans le cadre de l’affaire Grégory, va être déférée jeudi à Dijon devant le parquet général avant d’être présentée à la juge qui instruit le dossier, a annoncé son avocat. La juge qui instruit le dossier, Claire Barbier, pourrait la mettre en examen […]

Version actualisée

Murielle Bolle, entendue depuis mercredi par les gendarmes de Saint-Etienne-lès-Remiremont pour “complicité d’assassinat” dans le cadre de l’affaire Grégory, va être déférée jeudi à Dijon devant le parquet général avant d’être présentée à la juge qui instruit le dossier, a annoncé son avocat. La juge qui instruit le dossier, Claire Barbier, pourrait la mettre en examen ou la placer sous le statut de témoin assisté.

Elle “sera présentée à un magistrat instructeur dans l’après-midi et le magistrat instructeur décidera de la suite“, a déclaré Me Jean-Paul Teissonnière au terme de la garde à vue de cette femme de 48 ans, adolescente à l’époque des faits.

C’est encore la même soupe qu’on lui ressort, elle est indigeste

Selon son avocat, Me Jean-Paul Teissonnière, le seul élément nouveau abordé lors de sa garde à vue sont “quelques témoignages de cousins éloignés qui sont venus dire qu’elle aurait dit en sortant des gendarmes (fin 1984, ndlr) qu’elle avait dit la vérité“.

C’est encore la même soupe qu’on lui ressort, elle est indigeste“, déplore-t-il, ajoutant que “le niveau de l’enquête est très bas” et que “c’est vraiment très pauvre, en termes d’éléments nouveaux, 32 ans après“.

En trois décennies, cette affaire jamais élucidée a connu de nombreux rebondissements mais les enquêteurs ne sont jamais parvenus à résoudre l’énigme. “J’ai l’impression qu’on a mis une confiance excessive dans les appareils électroniques et on risque d’être déçus“, critique Me Teissonnière, allusion au logiciel de la gendarmerie Anacrim utilisé pour repasser au peigne fin les 12.000 pièces du dossier et y déceler de nouvelles incohérences.

En 1984, entendue une première fois par les gendarmes, l’adolescente Murielle Bolle déclare avoir croisé Bernard Laroche, le jour du meurtre, chez une tante de ce dernier, où elle faisait ses devoirs.

La même version qu’en 1984

Mais leurs déclarations ne collent pas. Elle raconte alors que son beau-frère, ce jour-là, l’a prise en voiture à la sortie du collège avant d’aller chercher Grégory chez ses parents et de le déposer chez quelqu’un – un ami de la famille, pensait-elle.

Des propos répétés deux jours plus tard devant le juge Lambert, qui inculpe sans attendre Bernard Laroche pour assassinat. Mais après une nuit en famille, la jeune fille se rétracte, affirmant que les gendarmes l’auraient menacée pour qu’elle mette en cause son beau-frère.

Aux enquêteurs qui l’ont interpellée chez elle mercredi, Murielle Bolle a maintenu cette version. Elle a expliqué qu’elle ne s’était “pas rendue compte des conséquences que ce qu’on lui faisait dire auraient sur sa famille, la conséquence la pire étant la mort de Bernard Laroche“, rapporte Me Teissonnière.

Dans le passé, les enquêteurs avaient exploré une piste selon laquelle l’adolescente aurait pu prendre une part active à l’enlèvement de Grégory en lui injectant une dose d’insuline – obtenue auprès de sa mère, diabétique – pour le plonger dans le coma. Un flacon et une seringue avaient été retrouvés au bord de la Vologne. Mais son intention criminelle avait été écartée par la cour d’appel de Dijon dans l’arrêt de 1993.

La justice peut-elle aujourd’hui en faire “une complice” des “corbeaux” et de l’assassin ?

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