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La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon a décidé mardi de maintenir en détention Murielle Bolle, mise en examen pour enlèvement dans l’affaire Grégory, a annoncé Marie-Christine Chastant-Morand, avocate des parents de l’enfant.
La chambre de l’instruction de Dijon, devait décider ce mardi 4 juillet du maintien en détention ou de la remise en liberté sous contrôle judiciaire de Murielle Bolle dans l’affaire Grégory. Elle a donc tranché conformément aux réquisitions du procureur général Jean-Jacques Bosc qui avait requis le maintien en détention. Me Jean-Paul Teissonnière avait demandé pour sa cliente une remise en liberté sous contrôle judiciaire, mesure dont avaient bénéficié les époux Jacob le 20 juin.
La réaction de son avocat
“Murielle Bolle est maintenue en détention, la présidente (de la chambre de l’instruction, ndlr) ayant précisé que l’intention de la cour n’était pas de la garder longtemps“, a déclaré devant la presse Me Jean-Paul Teissonnière, qui avait plaidé pour une remise en liberté de sa cliente sous contrôle judiciaire en faisant “des propositions” pour aménager sa sortie. “Le problème qui n’a pas pu être surmonté, c’est la question de l’hébergement“, a souligné Me Teissonnière. “Notre objectif dans les semaines qui viennent, le plus rapidement possible, c’est de trouver une proposition qui convienne à la cour et nous ferons à ce moment-là une nouvelle demande de remise en liberté.”
“Les avocats de la défense ont fait valoir que le contrôle judiciaire serait largement suffisant. Nous, les parties civiles, on s’en remet à la sagesse de la chambre de l’instruction“, avait souligné à la mi-journée Me Thierry Moser, avocat des époux Villemin, parents de Grégory.
“Une sacrée volée“
Murielle Bolle, 48 ans, avait été mise en examen et écrouée à titre conservatoire jeudi dernier. En cause, son témoignage d’il y a 32 ans dans lequel, à 15 ans, elle avait accusé Bernard Laroche du rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la Vologne, le 16 octobre 1984. Avant de se rétracter brusquement, un revirement au cœur des soupçons aujourd’hui.
Pour les enquêteurs, ce n’est pas en garde à vue mais dans sa famille que Murielle Bolle aurait “subi des pressions” après l’inculpation de Laroche. Le procureur général avait évoqué la semaine dernière le “témoignage récent” et
“très précis” d’un “parent” affirmant avoir “vraiment vu ce qui s’est passé” le soir du 5 novembre 1984.
Cet homme de 54 ans qui se présente comme un cousin germain de Murielle Bolle – la défense a parlé de cousin “éloigné” – répète mardi dans Le Parisien que l’adolescente avait pris “une sacrée volée” ce soir-là. L’idée n’est pas neuve : dans le dossier, d’autres témoins indiquaient depuis longtemps que l’adolescente aurait été “malmenée“. Mais ce parent qui s’est exprimé tardivement, après la mise en cause des Jacob, n’apparaissait pas, jusqu’alors, dans la procédure.
“On fait des vérifications“, avait ajouté M. Bosc à son sujet. D’après Le Figaro, Marie-Ange Laroche, sœur de Murielle et veuve de Bernard tué en 1985 par le père de Grégory, nie que ce cousin ait assisté à la scène.
Des “gifles et des coups de pied“
L’Est Républicain a mentionné un autre élément récent : l’enregistrement d’une conversation entre Jean-Marie Villemin et l’infirmière de la mère de Murielle Bolle, dont le nom figure, lui, depuis longtemps dans la procédure.
Dans ce document remis à la justice en 2015 après sa mort, selon le journal, elle parlait de “gifles” et de “coups de pied” infligés à l’adolescente.
Dans son arrêt de 1993 innocentant Christine Villemin, la cour d’appel de Dijon considérait que Murielle Bolle avait menti en se rétractant et que sa présence dans la voiture avait “facilité l’enlèvement“. Mais sans savoir ce qui se tramait : la justice écartait alors toute “intention criminelle” de sa part.
L’accusation envisage désormais que la jeune fille ait pu participer sciemment au rapt.
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