<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> A69 : Les gendarmes délogent les « écureuils » dans le dernier bastion de la résistance

Photo : Le "Verger", un lieu-dit situé à Verfeil (Haute-Garonne) à 25 km de Toulouse, devenu le dernier bastion des opposants à la future autoroute A69.(Photo: Collectif Stop A69 / X)

18 septembre 2024 | Opérationnel

Temps de lecture : 3 minutes

A69 : Les gendarmes délogent les « écureuils » dans le dernier bastion de la résistance

par | Opérationnel

Les gendarmes poursuivent l’évacuation du « Verger » à Verfeil, dernière propriété occupée par les opposants à l’A69 près de Toulouse. Entre abattage d’arbres et décrochage d' »écureuils », le chantier controversé avance inexorablement.

Sur le tracé de la future autoroute A69, les forces de l’ordre poursuivaient ce mardi 17 septembre 2024 l’évacuation d’une propriété devenue dernier bastion des opposants, une unité spécialisée décrochant certains d’entre eux, les « écureuils », perchés dans les arbres du site.

Du bois qui recouvrait encore lundi matin l’essentiel du « Verger », un lieu-dit situé à Verfeil (Haute-Garonne) à 25 km de Toulouse, il ne reste désormais plus que quelques arbres épars. La dernière locataire du site, contre lequel vient buter le chantier de l’A69 matérialisé par une large bande de terre aplanie, a rendu les clés au concessionnaire de la future autoroute, Atosca, devenu propriétaire. Ses salariés s’emploient depuis lundi après-midi, à coup de tronçonneuse et de pelleteuse, à mettre au sol ce qui reste de végétation sur le site, sous la protection des gendarmes.

« Le but, c’est d’abattre tous les arbres qui sont sur le tracé de l’autoroute », résume le colonel Stéphane Dallongeville, chef des opérations pour le groupement de Haute-Garonne. Le portail de la « Zone à défendre » (ZAD) du « Verger » qui avait été barricadé par ses occupants, a été arraché en début d’après-midi par la pelleteuse.

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La Cnamo pour dégager le chantier de l’A69

Une fois l’accès ainsi ouvert, plusieurs dizaines de gendarmes en tenue anti-émeutes ont pénétré sur le site, suivis par une grue avec nacelle. « Ils sont venus avec un gros dispositif, d’un seul coup », a rapporté à l’AFP Gabriel (nom d’emprunt), un des occupants sur place.

Une équipe de la Cnamo (Cellule nationale d’appui à la mobilité), une unité de la Gendarmerie dont la mission, selon sa présentation par le site du ministère de l’Intérieur, est notamment de « faire cesser les accrochages complexes de manifestants », a très vite commencé à procéder à l’évacuation de zadistes installés dans des cabanes accrochées aux branches, les « écureuils », comme ils se désignent.

« Nous sommes en train, dans un premier temps, de les inviter à descendre d’eux-mêmes mais après, s’ils refusent, c’est la Cnamo qui va les chercher », a indiqué le colonel Dallongeville. 

Un opposant est descendu de lui-même, tandis que les forces de l’ordre en ont décroché une autre et l’ont placée en garde à vue, selon l’officier. 

« Nous sommes encore sur six lots qui sont traités au fur et à mesure avec sans doute entre six et douze personnes actuellement dans les arbres », a-t-il détaillé, ajoutant: « Si ce n’est pas fini aujourd’hui, on continuera demain ».

Sans affrontement

« On ne baisse pas les bras malgré les intimidations, on a toujours une petite vingtaine d’écureuils à la fois sur les arbres et le toit », les manifestants occupant également la maison du site, affirme de son côté Gabriel. 

Les opérations se déroulaient sans affrontements même si les opposants dénonçaient les manoeuvres du conducteur de la pelleteuse mettant en danger, selon eux, les personnes présentes. « L’idée, c’est de maintenir l’occupation aussi longtemps que possible. On va résister, tenir, montrer qu’on ne baisse pas les bras et qu’on fait front face à la pelleteuse et ce déchaînement », a encore dit Gabriel.

La future A69, une portion d’autoroute de 53 km entre Toulouse et Castres, est un projet lancé il y a plusieurs dizaines d’années, soutenu par la présidente PS de la région Occitanie Carole Delga et nombre d’élus du Tarn, dont l’objectif est de désenclaver le sud de ce département. 

Depuis plusieurs mois, le chantier fait l’objet d’une vive contestation avec d’importants rassemblements où les opposants se heurtent aux forces de sécurité. Des collectifs et mouvements écologistes dénoncent en effet un projet qu’ils jugent d’un autre temps, synonyme de destruction de terres agricoles et de toute une biodiversité (arbres, écosystèmes et nappes phréatiques) qu’ils jugent essentiel de défendre, à l’heure du changement climatique.

Par Claire MORAND (AFP)

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