<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> A69: les derniers « écureuils » délogés de la dernière « Zone à Défendre »

Photo : Vue aérienne du lieu dit "Le verger", à Verfeil (Haute-Garonne), où étaient installés dans une maison transformée en ZAD, les opposants au projet d'autoroute A69. Sur le toit, on peut lire un message anti CNAMO, la cellule spécialisée de la gendarmerie, chargée d'évacuer des militants installés en hauteur, par exemple dans des arbres ou sur des pilonnes. (Photo: Collectif Stop A69 / X)

8 octobre 2024 | Opérationnel

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A69: les derniers « écureuils » délogés de la dernière « Zone à Défendre »

par | Opérationnel

Les gendarmes ont évacué lundi les derniers écureuils, ces militants écologistes occupant deux arbres sur le tracé de l'autoroute controversée A69 entre Toulouse et Castres.

Les derniers « écureuils », ces militants écologistes opposés à l’A69, ont été délogés lundi de deux arbres à Verfeil (Haute-Garonne). Une intervention qui signe le démantèlement de l’ultime « Zone à défendre » (ZAD) sur le chantier de l’autoroute contestée. Seize opposants à la future autoroute Toulouse-Castres ont été interpellés au cours de l’intervention des gendarmes.

Depuis vendredi, pelleteuses, camions-bennes et bulldozers du concessionnaire Atosca accumulaient de la terre au pied des deux derniers arbres occupés par des « écureuils » depuis le 16 septembre. Ce jour-là, la dernière locataire de ce terrain de 8.000 m2 avait rendu les clés de la maison. Lundi, le travail des engins a permis d’accéder aux cabanes encore présentes dans ces deux noyers. Les gendarmes ont alors pu approcher les campements des opposants.

Les écureuils délogés grâce à des buttes de terre

Le colonel Stéphane Dallongeville, chef des opérations sur place, s’est félicité d’avoir pu « faire descendre les écureuils en sécurité ». « On avait des buttes de terre, ça nous a permis d’avoir une hauteur moins importante avec les écureuils pour qu’ils descendent plus facilement. Ces buttes de terre étaient une sécurité de plus », a-t-il ajouté.

Deux « écureuils » ont été interpellées, ainsi que 14 autres militants qui se trouvaient depuis plusieurs jours sur un terrain attenant pour soutenir les personnes perchées, ont précisé les gendarmes.

Le tribunal administratif de Toulouse avait rendu lundi un jugement ordonnant « à tous les occupants » sur place « d’évacuer les lieux », « sans délai ». « L’occupation des deux arbres du terrain en litige faisait obstacle à la poursuite des travaux de construction de l‘autoroute A69 déclarés d’intérêt général et portait atteinte à la sécurité publique », avait expliqué la juridiction dans sa décision, considérant « que la mesure d’expulsion sollicitée présente un caractère d’urgence et d’utilité et ne se heurte à aucune contestation sérieuse ».

La Cnamo n’avait pas réussi à les déloger 

Perchés depuis trois semaines, les « écureuils » sont restées en hauteur malgré de nombreuses interventions de la Cnamo, une unité de gendarmerie spécialisée dans l’évacuation de manifestants accrochés ou enchaînés à du mobilier urbain. La semaine passée, les militants qui occupaient la maison de ce terrain situé en plein sur le tracé de l’autoroute, avaient déjà été évacués.

Lire aussi : Des militants décadenassés de force par les gendarmes sur le site de Stocamine

La Ligue des droits de l’Homme de Toulouse a critiqué à plusieurs reprises les méthodes employées par les gendarmes à Verfeil, déplorant notamment le blocage d’approvisionnement des militants et ses « effets désastreux ».

« On était à 900 kcal par jour. On s’est affaibli. Il y a des moments où on craignait de ne pas tenir le coup face à la Cnamo. Du coup, on gardait quand même un peu de sucre en rab pour la fin. Mais à la fin, on avait juste des trucs à grignoter et plus rien de consistant à manger », a déclaré Lisa, peu après être descendue d’un des noyers.

Un projet qui suscite une vive contestation

La future A69, une portion d’autoroute de 53 km entre Toulouse et Castres, vise, selon ses partisans, à désenclaver le sud du Tarn. Sa construction est soutenue par nombre d’élus du département et la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga. Des collectifs et mouvements écologistes dénoncent la destruction de zones humides, terres agricoles, arbres, écosystèmes et nappes phréatiques, et soulignent que l’actuelle route nationale est loin d’être saturée.

Depuis plusieurs mois, le chantier fait l’objet d’une vive contestation avec d’importants rassemblements où les opposants se heurtent aux forces de l’ordre.

Baptiste DEDIEU (AFP)

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