150 gendarmes blessés chaque année lors de refus d’obtempérer

Photo : Des gendarmes réalisant un contrôle routier ont souvent une herse à portée de main afin de tenter de stopper la fuite d'un conducteur refusant d'obtempérer. (Photo d'illustration : L.Picard / L'Essor)

2 septembre 2024 | Opérationnel

Temps de lecture : 2 minutes

150 gendarmes blessés chaque année lors de refus d’obtempérer

par | Opérationnel

Alors qu'un refus d'obtempérer est enregistré en moyenne toutes les 20 minutes en France, près de 150 militaires de la Gendarmerie sont blessés chaque année à cause de conducteurs refusant d'obtempérer.

Alors qu’un refus d’obtempérer est enregistré en moyenne toutes les 20 minutes en France, près de 150 militaires de la Gendarmerie sont blessés chaque année à cause de conducteurs refusant d’obtempérer.

Chaque année, « une centaine de gendarmes, voire 150 » sont blessés en raison de refus d’obtempérer. Invitée de la matinale de Franceinfo lundi 2 septembre 2024, la colonelle Marie-Laure Pezant, porte-parole de la Gendarmerie nationale, dresse ce constat ahurissant. Certains en « gardent des séquelles » et parfois « ne peuvent plus exercer leur métier », déplore-t-elle. D’autres perdent la vie comme nous le rappelle tristement l’actualité de ces derniers jours, avec, entre autre, le décès de l’adjudant-chef Eric Comyn, tué par un chauffard près de Cannes.

Lire aussi : La Nation a rendu hommage à Eric Comyn

Le phénomène des refus d’obtempérer

En l’espace de dix ans, de 2012 à 2022, ces délits routiers ont presque doublé pour atteindre près de 30.000. Une statistique révélée par l’Observatoire national de la sécurité routière dans un de ses derniers rapports. Parmi ces quelque 30.000 refus d’obtempérer, près de 5.000, sont considérés comme aggravés, mettant en danger la vie d’autrui, y compris celle des gendarmes, policiers, douaniers… Ce qui équivaut à un refus aggravé toutes les deux heures en moyenne. C’est un « phénomène d’ampleur, très dangereux, et contre lequel on va d’autant plus redoubler d’énergie pour lutter », confirme Marie-Laure Pezant.

L’officière rappelle d’ailleurs que « des unités spécialisées dans la lutte contre l’insécurité routière », existent en Gendarmerie. C’était le cas de l’unité du peloton motorisé de Mandelieu-la-Napoule à laquelle appartenait l’adjudant-chef Eric Comyn, tué par un chauffard refusant d’obtempérer lundi 26 août 2024 à Mougins, près de Cannes. Ces militaires disposent d’une « formation poussée pour mettre en place des contrôles de manière sécurisée et pouvoir réagir face à des comportements déviants et irresponsables » explique la colonelle. Ils sont notamment porteurs de « chasubles très visibles », se positionnent dans « une zone éclairée pour être vus », et mettent en place « un corridor » afin de faire ralentir la circulation en amont du dispositif. Par ailleurs, des herses fixes ou mobiles peuvent compléter le dispositif. « Notre objectif prioritaire, c’est la sécurité des gendarmes, des gens qu’on contrôle et des tiers », assure la porte-parole de l’Arme.

Lire aussi : Les tirs des policiers et des gendarmes après refus d’obtempérer en forte diminution depuis 2017

La Lettre Conflits

La newsletter de l’Essor de la Gendarmerie

Voir aussi