Le dernier rapport de la délégation parlementaire au renseignement donne quelques chiffres à propos de la participation des gendarmes au service central du renseignement territorial (SCRT). Le service, dirigé par la policière Lucile Rolland – elle est assistée également par le colonel Franck Auneau -, qui a succédé à l’éphémère sous-direction de l’information générale et aux anciens renseignements généraux, emploie environ 10% de gendarmes.
Désormais, les militaires sont 326 au sein de ce service, dont 17 officiers. Il y a trois ans, ils étaient 288. Mais ce chiffre est encore amené à évoluer. La proportion de gendarmes au sein du SCRT doit passer de 10% à 15%, selon ce rapport, avec un objectif de 420 militaires. Soit une hausse de plus d'un quart des effectifs ! Sur les 255 implantations territoriales du SCRT, 63 antennes locales sont situées en zone Gendarmerie.
Comment la Gendarmerie monte en puissance dans le renseignement
Interrogations sur le positionnement du SCRT
Autre information donnée dans le rapport, les parlementaires font part de leurs doutes sur le positionnement du SCRT. Il est actuellement placé sous la tutelle de la direction centrale de la sécurité publique (DCSP). Un positionnement qui “présente à la fois des avantages et des inconvénients”. “Il existe en effet une réelle plus-value pour le renseignement territorial à faire partie de la maison ‘Sécurité publique’ de la Police et de la Gendarmerie”, écrivent la députée Françoise Dumas et le sénateur François-Noël Buffet.
“Cela permet une proximité qui favorise la fluidité dans l'échange d'informations et facilite la mise en œuvre d'actions d'entrave, notamment judiciaire, poursuivent les parlementaires. Cette proximité avec les services de Police n'est pas exclusive d'une relation riche avec la Gendarmerie nationale qui joue pleinement son rôle de captation du renseignement”, un renseignement partagé, fusionné et analysé par le SCRT à l'échelle nationale.
Mais les parlementaires déplorent l’absence de “budget dédié, soclé et protégé” et une complexité dans le domaine des ressources humaines. A propos de l’interrogation de la Cour des comptes sur l’intérêt de créer “un service unifié du renseignement territorial”, les députés signalent une option “séduisante” mais qui “mérite d'être questionnée au vu de la spécificité du renseignement territorial qui se nourrit avant tout du terrain et d'une dimension humaine”.