L’automobiliste, qui avait blessé deux gendarmes lors d’un refus d’obtempérer dans les Vosges, mis en examen et écroué

Photo : Une patrouille du peloton motorisé de Souillac est intervenue sur les lieux (Photo: L.Picard / L'Essor)

29 décembre 2025 | Non classé

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L’automobiliste, qui avait blessé deux gendarmes lors d’un refus d’obtempérer dans les Vosges, mis en examen et écroué

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Il avait blessé le jour de Noël deux gendarmes dans les Vosges, lors d'un refus d'obtempérer. Il vient d'être mis en examen lundi et écroué.

Quatre jours après avoir blessé deux gendarmes, dont un sérieusement, lors d’un refus d’obtempérer dans les Vosges, un récidiviste vient de se voir mis en examen et écroué. L’annonce vient du substitut du procureur de la République d’Epinal Jean-Emmanuel Besset qui a retracé toute l’affaire lundi  lors d’une conférence de presse.

Tout commence le 25 décembre 2025 à 16h30l. Deux gendarmes de la brigade motorisée (BMo) de Remiremont, postés en contrôle routier sur la RN 57, décident de contrôler un Renault Kangoo à la bretelle d’accès de Razimont sur la commune d’Epinal. Selon les deux gendarmes, à hauteur de la sortie de Deyvillers sur la commune de Jeuxey, l’automobiliste refuse de s’arrêter. Sur plusieurs kilomètres, lors de la poursuite, il tente à plusieurs reprises de percuter les gendarmes, donnant des coups de volant ou freinant brutalement. Il roule à vive allure effectuant de nombreuses embardées.

Deux gendarmes percutés

.À hauteur de l’aire de repos des Neuf-Lieux, il ralentit en mettant ses feux de détresses et se dirige sur la bande d’arrêt d’urgence sans s’arrêter. Alors que le premier gendarme le double, il accélère fortement pour le percuter. Le gendarme l’évite. À proximité de la station-service Total de Vincey, le conducteur de l’utilitaire marque l’arrêt sur la bande d’arrêt d’urgence. Les deux motards le rattrape alors. Le premier se positionne à la hauteur du conducteur. Le second se place derrière le véhicule. L’automobiliste effectue alors une marche arrière et percute le second gendarme sur sa moto avant de reprendre la fuite.
Le second motard de la gendarmerie le poursuit jusqu’à la sortie de Gripport (Meurthe-et-Moselle), puis décide de ne pas continuer la poursuite. Le fuyard fait alors demi-tour pour venir le percuter.  Il abandonne ensuite son véhicule et prend la fuite à pied.

ITT de dix jours pour un gendarme et de dix semaines pour l’autre

Les secours transportent les deux gendarmes au Centre Hospitalier Emile-Durkheim d’Epinal. Le médecin légiste constate que le premier gendarme percuté souffre de nombreuses contusions et ecchymoses et d’une boiterie de la jambe gauche. Il est aussi fortement marqué psychologiquement. Le médecin lui fixe une incapacité totale de travail de dix jours. Le second gendarme, plus durement touché, souffre d’une fracture sévère de la jambe droite et a été opéré. Le médecin légiste lui donne une incapacité totale de travail de dix semaines. Le Parquet  d’Epinal ouvre une enquête pour « tentative de meurtre sur dépositaire de l’autorité publique et refus d’obtempérer ». Il saisit la brigade de recherches (BR) de Remiremont de l’enquête avec l’appui de la section de recherches (SR) de Nancy.

Permis de conduire annulé depuis plus d’un an

Deux jours plus tard, le 27 décembre 2025, un homme de trente-trois ans, vosgien, se présente à la brigade de gendarmerie (BR) de Remiremont.  Il dit  vouloir assumer ce qu’il avait fait Les enquêteurs le place en garde à vue et vont l’entendre pendant deux jours. Une décision judiciaire avait annulé son permis de conduire depuis plus d’un an. Il reconnait les faits, mais conteste  l’intention de tuer ou de blesser les deux militaires. L’homme affirme aussi avoir voulu leur faire peur et avoir percuté leurs motos pour les rendre inutilisables. Il explique qu’il conduisait malgré l’annulation de son permis et qu’il craignait de devoir aller en détention en cas d’interpellation. À propos de la seconde collision, il la décrit comme « très impressionnante » craignant même d’avoir tué son pilote.

Condamné treize fois

Cet trentenaire a déjà subi treize condamnations, essentiellement pour des infractions routières, des infractions à la législation des stupéfiants et des violences volontaires. Il se trouve donc en état de récidive légale. Il a bénéficié de nombreux suivis judiciaires, notamment sous la forme de sursis probatoires qui ont fait l’objet de multiples incidents, certains se voyant révoqués. Déjà incarcéré par le passé, il a été libéré au mois d’août 2024. Au moment des faits il se trouvait dans le cadre d’un sursis probatoire. Il se dit consommateur occasionnel de produits stupéfiants. Les prélèvements effectués au moment de son placement en garde à vue ont toutefois exclu toute consommation récente de produits stupéfiants.

Mis en examen et écroué

Le Parquet d’Epinal a ouvert lundi matin une information judiciaire. Avec les chefs de « tentative de meurtre d’un dépositaire de l’autorité publique en récidive; refus d’obtempérer dans des circonstances exposant directement autrui à un risque de mort ou d’infirmité en récidive; conduite malgré annulation judiciaire du permis de conduire en récidive ».
Mis en examen de ces chefs, le trentenaire a été placé en détention provisoire sur réquisitions du parquet et saisine de la juge d’instruction.

PMG

La question du mois

Bruno Retailleau, pour lutter contre la violence et les narcotrafics en Guadeloupe, a confirmé l’installation de « deux escadrons de gendarmerie mobile, sans enlever le peloton de la garde républicaine », mais aussi de « deux brigades nautiques », une de gendarmerie et une de police respectivement en Basse-Terre à Gourbeyre et à Pointe-à-Pitre. Pensez-vous que cela sera une réponse satisfaisante ?

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