À l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024, plus de 30.000 militaires de la Gendarmerie ont été détachés au sein de la région Ile-de-France, par relèves successives, durant près de trois mois, faisant alors fi des traditionnelles zones de compétences entre Police et Gendarmerie.
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait enterré l’idée d’un redécoupage. Mais force est de constater que les gendarmes sont de plus en plus souvent présents en zone Police. L’inverse est moins vrai… D’où la question posée en octobre 2024 aux lecteurs de L’Essor : Si les frontières entre zone Police et zone Gendarmerie n’existent plus, convient-il de les abolir, le gouvernement décidant alors de créer là une brigade et là un commissariat ?
Voici la répartition finale de vos réponses à cette question du mois :
- Oui : 35,26%
- Non : 60,58%
- Ne sais pas : 4,17%
Une sélection de vos riches et nombreux commentaires
- Si on accepte ce principe, les gendarmes n’ont pas fini d’aller faire le boulot des policiers en zone Police.
- Chacun sa spécificité (armée, civil).
- Difficile de prendre une position, elle risquerait d’être défavorable à la Gendarmerie!
- Une brigade de Gendarmerie ne sera jamais un commissariat. Arrêtons de mélanger les genres.
- Il ne faut pas les abolir mais les resserrer! Concentrer, les commissariats sur les zones hyperurbaines et le coeur de grandes métropoles, et laisser la grande partie du territoire à la Gendarmerie pour et par son agilité et sa pluricompétence ! Sans s’interdire un renfort de part et d’autre des zones (Police vers Gendarmerie et inversement).
- La dualité d’aujourd’hui risquerait de disparaître et nous nous retrouverions dans la situation connue en Belgique.
- Il faut regrouper les deux institutions !
- Seulement si cela permet d’améliorer l’efficacité du service.
- Des zones mixtes seraient source de conflits entre les deux forces de sécurité.
- J’ai connu ce système. Les policiers avaient la fâcheuse habitude de renvoyer les plaignants sur la Gendarmerie, en déclarant que leur plainte serait prise en charge plus rapidement que chez eux. En 2005, la réparation des zones de compétence est venue clarifier cette problématique, sauf pour les zones limitrophes PN/GN (plaintes au lieu de domicile !). Il faut que les zones soient bien définies pour éviter ces errements préjudiciables à la Gendarmerie.
- Je suis fils, frère et oncle de policier. Mais je suis militaire et je n’ai rien à voir avec le ministère de l’Intérieur.
- Il serait compliqué d’abolir les zones, car il y aurait de plus en plus de problèmes, à savoir quelle force est chargée des différentes affaires. Si les zones venaient à disparaître, il faudrait que les centres opérationnels fusionnent, ce qui ferait une certaine économie. Les transmissions de la Police ne fonctionnent pas de la même manière.
Commentaire du directeur de la rédaction de L’Essor
Les Français sont attachés à une Gendarmerie qui se distingue des autres composantes des forces de sécurité publique. Les raisons de cet attachement sont connues : la présence constante sur le terrain et l’intégration dans la population et la vie sociale d’un territoire. Facteurs qui concourent certainement à cette approche positive du gendarme et au souhait de le voir conserver une identité qui lui est propre. Et, si la perception du gendarme « des villes » est différente de celle du gendarme « des champs », il est certain que c’est l’image, plus visible et présente, de ce dernier qui remporte les suffrages. L’éthique militaire propre à la Gendarmerie nationale n’est certainement pas non plus étrangère à ce résultat.
N.L.
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