Unité de base de la gendarmerie départementale, la brigade territoriale est « fixe », pas « mobile » !

Photo : Autrefois, on allait à cheval, mais on connaissait son terrain....

3 octobre 2023 | Editos

Temps de lecture : 2 minutes

Unité de base de la gendarmerie départementale, la brigade territoriale est « fixe », pas « mobile » !

par | Editos

Jusqu’à présent les brigades "de contact" – patrouilles mobiles déployées par certaines compagnies – n’étaient pas comptabilisées comme des unités à part entières. Le faire pour leurs nouvelles petites soeurs, dites "mobiles" relève, pour une part, d’un tour de passe-passe, pour les besoins d’une communication politique présidentielle. Cette remarque étant faite, saluons ce moment historique […]

Jusqu’à présent les brigades "de contact" – patrouilles mobiles déployées par certaines compagnies – n’étaient pas comptabilisées comme des unités à part entières. Le faire pour leurs nouvelles petites soeurs, dites "mobiles" relève, pour une part, d’un tour de passe-passe, pour les besoins d’une communication politique présidentielle.

Cette remarque étant faite, saluons ce moment historique où la "blanche" va récupérer 93 nouvelles implantations après en avoir perdu 500 sur les 15 dernières années – sous réserves du vote, pendant cinq ans, des crédits nécessaires, par le Parlement. Mais comment interpréter l’ajout de ces 145 brigades "mobiles" ?

Pour tout un chacun, une brigade c’est une brigade, et chacune en vaut une autre…. Mais pour les gendarmes, c’est autre chose. Pendant 300 ans, ils n’ont connu que des brigades en "dur", où ils vivent en caserne, avec leurs familles. C’est le modèle de la police de proximité, à la mode gendarmique, c’est à dire résidentielle.

Toute autre forme est succédanée : et d’ailleurs, jusqu’à présent, pour la quarantaine expérimentée (dites "de contact"), elles ne sont pas comptabilisées comme des unités à part entières. Ce qui ne veut pas dire qu’elles sont inutiles, au contraire ! Mais les faire passer pour de vraies brigades, au même titre que les 3.049 existantes à ce jour, est un abus.

Et même un oxymore : si, pour les gendarmes, leurs brigades ne peuvent être que fixes, parler de brigades "mobiles" serait une alliance de mots contradictoire ! La population, y compris la minorité délinquante de celle-ci, saura toujours faire la différence entre une police de proximité résidante, ou éphémère. 

A L’Essor, nous sommes attachés au modèle résidentiel de nos brigades.

En multipliant ses brigades "mobiles", la Gendarmerie, sur ce point, se rapprocherait de la police de proximité telle qu’entendue du coté de la Police nationale. Ce qui, en zone Police, ne serait qu’un pis aller….

En matière de police de proximité, le modèle résidentiel de la Gendarmerie a fait ses preuves.  Il faut le conserver. Et, si possible, proposer de l’étendre, sous une forme ou une autre, à l’ensemble du territoire, alors qu'avec ses quelque 665 commissariats, la Police a comme déserté les quartiers sous sa responsabilité, en particulier les plus récents et les plus sensibles.

Alain Dumait, directeur de L'Essor de la Gendarmerie

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