Sous-lieutenante Solenne, 27 ans, réserviste depuis deux ans.
Photographe et graphiste indépendante, elle a passé un master 2 (bac+5) dans une école du numérique et du web. Elle met ces deux métiers au service de la Gendarmerie lors de ses missions de réserviste.
Elle n’est pourtant pas issue d’une famille de militaires, si ce n’est un arrière-grand-oncle gendarme. "Un jour, j’ai eu envie de rendre service et de me rendre plus utile. " Avec son conjoint moblot basé à Rosny-sous-Bois, il lui a semblé logique de rejoindre la réserve opérationnelle de la Gendarmerie. Ce qu’elle a fait en novembre 2019. Fin 2020, Solenne a renouvelé son contrat pour cinq ans. Depuis novembre 2019, elle a déjà servi plus d’une vingtaine de jours pour la gendarmerie de l’Air, unité spécialisée employée par l’armée de l’Air.
Graphiste et photographe
Solenne couvre donc des cérémonies et des exercices comme photographe. Un exercice dans lequel était impliqué le GIGN lui a permis de voir de près cette unité d’élite. Comme graphiste, elle crée les écussons et les plaquettes de présentation de la Gendarmerie de l’Air. "Ce sont des missions plutôt variées. J’en suis ravie, car elles me permettent de pratiquer ces deux passions au sein de la Gendarmerie."
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Les missions lui sont proposées jusqu’à deux mois avant. Mais il arrive aussi qu’elle soit mobilisée "à la dernière minute". Chaque jour est payé 61 euros. Elle travaille très souvent en civil, pour les cérémonies, soit avec un brassard "Gendarmerie", soit avec un gilet siglé au dos "Officier de communication". L’aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris, qui abrite le commandement de la Gendarmerie de l’Air, est évidemment son lieu privilégié pour son travail de photographe. La jeune femme se souvient d’un déplacement, en janvier 2020, pour couvrir les vœux aux Armées du président Emmanuel Macron sur la base aérienne 123 d’Orléans-Bricy.
Très enthousiaste, Solenne envisage un bel avenir de réserviste. D’autant que, jusque-là, elle et son conjoint parviennent à faire coïncider leurs temps de travail et de repos respectifs. "En général, quand il est de service, je travaille également, soit pour mon propre compte, soit pour la réserve", ajoute-t-elle.
Adjudante Sarah, 34 ans, réserviste depuis 2005.
Elle aura seize ans d’ancienneté dans la réserve opérationnelle. Un bail pour cette cheffe d’équipe chez GRDF. "J’ai entendu parler de la réserve en Gendarmerie lors de ma Journée d’appel de préparation à la défense (JAPD)", raconte cette jeune femme "très sportive", "pas du tout" issue d’une famille de militaires. Elle décide d’y entrer pour "être plus proche des gens".
Elle a commencé par un Escadron de réserve de la gendarmerie mobile (ERGM) basé à Aubervilliers, au nord de Paris. Sept ans "à faire toutes les missions, sauf le maintien de l’ordre": sommets du G20 et du G8, visite du pape, Tour de France. Sarah passe ensuite à la compagnie de réserve territoriale de Montmorency (Val-d’Oise). Encadrée par des actifs, elle assure des missions de surveillance générale : rixes, accidents de la route, violences intrafamiliales. Elle encadre la Préparation militaire gendarmerie (PMG) et surveille les concours. "Je n’aime pas la routine et j’apprécie le contact avec les gens". A raison de "40 ou 50" missions par an, elle est devenue une réserviste confirmée.
Arriver à concilier missions de réserve et vie professionnelle ou privée
A GRDF, l’adjudante dispose d’une convention qui lui donne dix jours de congé en plus pour des missions de réserve. Elle pioche également dans ses week-ends, ses RTT et ses vacances. "Du coup, relève-t-elle, je pars moins en vacances." Son engagement n’est pas motivé par l’aspect financier, d’ailleurs peu attrayant: "De toute façon, assure Sarah, je ne fais pas cela pour l’argent." Elle confie en revanche qu’il n’est pas toujours facile de concilier les missions de réserve et la vie professionnelle ou privée. "Le plus difficile pour le conjoint, c’est la peur que l’autre soit blessée lors d’une mission", dit-elle.
Sur le terrain, rien ne distingue un réserviste d’un gendarme d’active. Les deux font face aux mêmes risques. "Une fois, j’ai vraiment eu peur", raconte-t-elle. C’était un dimanche dans la soirée, le 10 juillet 2016, jour de la finale de l’Euro de football France-Portugal. "Il faisait déjà nuit et nous avons été appelés pour une rixe dans un quartier. Nous n’étions que deux face à une dizaine de personnes. Mon collègue s’est retrouvé en difficulté. Des gendarmes de la brigade voisine sont venus nous dégager. L’un de nos agresseurs a pris six mois de prison."