Un jeune homme "volontaire" et "loyal". C’est ainsi que deux témoins cités par la défense ont décrit Alexandre Benalla dont le procès est entré, mercredi 30 septembre, dans les derniers débats avant les réquisitions et les plaidoiries.
Plus de trois ans après les faits, l'ancien garde du corps d'Emmanuel Macron est notamment jugé devant le tribunal correctionnel de Paris pour des violences commises à l’encontre de manifestants, en marge de la manifestation parisienne du 1er mai 2018. Alexandre Benalla, et son ami Vincent Crase avaient été filmés en train de malmener des individus place de la Contrescarpe et au Jardin des Plantes, en dehors de tout cadre légal.
Une "fougue et un caractère" qui "demandaient à être encadrés".
Comme il est d'usage au dixième jour d’audience, le tribunal a examiné la personnalité des prévenus. Parmi les témoins cités par la défense, l’ex-responsable de la sécurité du Parti socialiste, Eric Plumer, a décrit un adolescent (il avait 17 ans à l’époque) doté d’une "vraie motivation" et qui "fonctionnait très, très bien". Selon son témoignage, Benalla avait les métiers de la sécurité "dans les veines". Au point d’en faire son "bras droit" et de songer à lui pour sa "succession", d'après des propos cités par Le Monde.
La chute d’Alexandre Benalla : des ors de l’Elysée à la prison
L’ancien commandant d’une compagnie de gendarmerie de l’Eure, qui a fait appel à Alexandre Benalla pour des "missions nocturnes" en tant que gendarme réserviste, en 2010-2011, a quant à lui dépeint un jeune homme doté d’un "excellent esprit d’initiative" avec un "goût certain pour l’action" et un "esprit de discipline". Tout en relevant cependant une certaine "fougue et un caractère" qui "demandaient à être encadrés".
Un trait de caractère qui ne semble pas s’être adouci avec le temps. Aujourd'hui âgé de 30 ans, l'ancien chargé de mission au cabinet du chef de l'Etat est en effet également visé par une enquête liée à l'utilisation de deux passeports diplomatiques. Des passeports utilisés pour des voyages d'affaires en Afrique et en Israël alors qu'il avait été licencié par le Palais de l'Elysée. Alexandre Benalla est par ailleurs mis en cause pour "port sans motif d'une arme de catégorie B". Le 28 avril 2017, il s'était exhibé sur un selfie avec une arme à la main, à l'issue d'un meeting d'Emmanuel Macron.
A noter : après s'être un moment installé en Suisse, il est revenu en France en octobre 2019, il a fondé une autre société de conseil en «intelligence économique, risk management et cybersécurité». Depuis mai, il est aussi consultant d’une ONG suisse, avec pour but «d’organiser, dans les deux ans, un séminaire international sur la résilience»…
Comment la Gendarmerie a tiré les leçons de l’affaire Benalla
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