Deux gendarmes se sont retrouvés devant les juges au tribunal judiciaire de Boulogne-su-Mer le 6 décembre dernier. Ils appartenaient au peloton autoroutier de Boulogne, basé à Isques. Sur le banc des accusés, il y avait un adjudant à qui il est reproché de s’être livré à des attouchements sur son ancienne collègue, une gendarme, âgée de 20 ans, en juillet 2020, lors d’une mission sur l’autoroute A16 dans le Pas-de-Calais. Même s’il nie les faits, le doute n’a pas profité au militaire de 52 ans. Il a été condamné à huit mois de prison avec sursis. Aujourd’hui, il ne travaille plus au peloton autoroutier.
Dépôt de plainte pour agression sexuelle
Comme l’explique La Voix du Nord, les deux gendarmes étaient en mission le 15 juillet dernier à hauteur de Questrecques. Ils verbalisaient des automobilistes quand l’adjudant a décidé de changer d’endroit. Il s'est alors placé avec sa collègue dans un chemin de terre. "Ça m’a surprise parce que là où on était, il n’y avait pas de circulation et peu de visibilité", a indiqué à la barre du tribunal la gendarme. Elle a ensuite expliqué avoir été victime d’attouchements au niveau de la nuque et de la poitrine de la part de son collègue. Elle aurait vivement réagi et la voiture des gendarmes est repartie. Mais la jeune militaire n’en est pas restée là. Dès le lendemain, elle a déposé plainte contre l’adjudant pour agression sexuelle…
L'accusé nie les faits
L’accusé, qui travaillait au peloton autoroutier de Boulogne depuis 2017, a nié les faits. "Elle me parlait de ses déboires sentimentaux. Je suis quelqu’un de très tactile alors pour la consoler j’ai mis ma main sur sa cuisse. Ça s’est arrêté là", a-t-il expliqué. Nos confrères écrivent également que le gradé a "une réputation ambigüe parmi ses collègues de travail", et qu’"une des collègues de la victime l’avait d’ailleurs avertie en lui disant qu’il avait tendance à avoir la main baladeuse". L’adjudant assurait également que sa collègue était équipée d’un gilet pare-balles, ce jour-là lors de leur mission, et qu’il lui était impossible de glisser sa main sous son polo. Un détail que réfute la victime, qui affirme qu’elle n’en portait pas…
Des automobilistes verbalisés interrogés
Les deux militaires ont donc livré deux versions des faits différentes. Même les automobilistes verbalisés ce jour-là ont été interrogés, deux mois après… Le président du tribunal s’est interrogé sur la fiabilité des témoignages. Finalement, le doute n’a pas profité à l’adjudant qui a été condamné à huit mois de prison avec sursis. L’homme ne travaille plus, à ce jour, au peloton autoroutier.
En Charente, un gendarme est accueilli par un coup de taser, une autre par une matraque télescopique