<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Dans l’intimité d’une descente aux enfers conjugale

Photo : Le chef d'escadron Rémi Szabo, auteur du roman "Je t'aime est un euphémisme".

12 décembre 2021 | Société

Temps de lecture : 2 minutes

Dans l’intimité d’une descente aux enfers conjugale

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C’est depuis la Guyane où il est en déplacement avec son escadron que Rémi Szabo répond aux questions sur son livre, "Je t’aime est un euphémisme" (*). Les officiers de Gendarmerie romanciers ne courent pas les rues, mais ils sont encore plus rares à se mettre à nu comme le commandant de l’escadron 23/6 de […]

C’est depuis la Guyane où il est en déplacement avec son escadron que Rémi Szabo répond aux questions sur son livre, "Je t’aime est un euphémisme" (*). Les officiers de Gendarmerie romanciers ne courent pas les rues, mais ils sont encore plus rares à se mettre à nu comme le commandant de l’escadron 23/6 de Grasse qui signe là une oeuvre largement autobiographique. "Ecrire, et à plus forte raison dans un style poétique en parlant de sa vie renvoie à une intériorité qu’il n’est pas forcément bon d’étaler lorsque l’on est militaire", reconnaît Rémi Szabo.

Entre le père et le fils, les ponts sont rompus

Son parcours de vie laissait pourtant présager un caractère plus classique. Fils et frère de gendarmes, neveu d’une policière, il voit le métier des armes comme "une suite logique". Après le lycée et la classe préparatoire à Saint-Cyr-l’Ecole, direction l’École spéciale militaire de Saint-Cyr – Coëtquidan. Il en sort "dans les 10 premiers" et peut donc choisir les postes prisés de la gendarmerie. Il prend ensuite le commandement du peloton d’intervention de l’escadron de Baccarat pendant trois ans. Il retourne ensuite à l’EOGN comme instructeur  de 2015 à 2019 avant d’être affecté à l’été 2019 à la tête de l’escadron Grasse.

L’escadron de Grasse fête ses 80 ans et s’expose

Un beau début de carrière dont l’officier de 34 ans peut, à raison, s’enorgueillir. Mais contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, il ne le partage pas avec son père qui a quitté la gendarmerie au grade de lieutenant-colonel. Les relations sont tendues entre les deux hommes et Rémi Szabo ne sait pas s’il a lu son livre. 

Si c’est le cas, on peut parier qu’il n’a pas dû lui plaire car il décrit la "descente aux enfers" d’un couple. Rémi Szabo raconte comment son père frappait sa mère. Le style d’écriture suit l’évolution de la situation. "Au début, c’est lent, on ne se rend pas compte de ce qui se passe malgré quelques signaux d’alerte. Plus on avance, plus le style s’accélère avec des phrases comme des respirations courtes et des coups de poing".

De fait la bascule est brutale entre les anicroches légères du début du livre et les insultes et crachats qui précèdent les pluies de coup dans la seconde moitié. 

Pour écrire cette histoire, Rémi Szabo a dû "poser la plume" à plusieurs reprises, "débordé par l’émotion". Ce travail quasi thérapeutique a été réalisé avec sa mère avec qui il a échangé quotidiennement pour raviver ses souvenirs. A tel point qu’il considère aujourd’hui qu’ils l’ont "écrit à deux" même s’il n’est pas certain que ce soit "une bonne idée qu’elle le lise".

Le livre du chef dans certaines cantines en Guyane

S’il a rendu compte à sa hiérarchie de la sortie de son livre il n’en a pas parlé à ses gendarmes, souhaitant faire "la part des choses entre (ses) fonctions de chef et (sa) casquette d’écrivain". Néanmoins, le bruit a vite couru et il sait que son livre se trouve "dans beaucoup de cantines" en Guyane.

Il postule que ses subordonnés le "lisent moins pour le volet littérature que pour découvrir des facettes cachées personnelles de leur chef et  essayer de le comprendre". Il ajoute, compréhensif, "ce n’est pas une mauvaise chose en soi"

MG

(*) "Je t’aime est un euphémisme", 208 pages, Nombre 7 éditions, 16,90€.

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