<i class='fa fa-lock' aria-hidden='true'></i> Un entretien avec le commandant des gendarmes de Guadeloupe

Photo : Le colonel Lamballe (copyright francetvinfo)

28 novembre 2021 | Vie des personnels

Temps de lecture : 2 minutes

Un entretien avec le commandant des gendarmes de Guadeloupe

par | Vie des personnels

Nous reprenons ci-dessous, tel quel (une fois n'est pas coutume…), l'entretien accordé à notre consoeur de l'AFP par le colonel Lamballe, nouveau commandant de la Gendarmerie du département de la Guadeloupe. Q: Ce qui se passe en Guadeloupe est-il exceptionnel, en termes d'effectifs et d'actions de la Gendarmerie ? R: Ce qui se passe actuellement […]

Nous reprenons ci-dessous, tel quel (une fois n'est pas coutume…), l'entretien accordé à notre consoeur de l'AFP par le colonel Lamballe, nouveau commandant de la Gendarmerie du département de la Guadeloupe.

Q: Ce qui se passe en Guadeloupe est-il exceptionnel, en termes d'effectifs et d'actions de la Gendarmerie ?

R: Ce qui se passe actuellement en Guadeloupe est une crise, c'est-à-dire par définition une situation extraordinaire. Notre priorité numéro 1 est d'éviter les atteintes aux personnes et aux biens. On a vu au début de cette crise que cela se concrétisait malheureusement souvent la nuit, partout sur le territoire de Guadeloupe, par des pillages, des exactions, des dégradations importantes. Il a d'abord fallu répartir les effectifs sur l'ensemble des territoires pour l'éviter. L'autre priorité importante, c'est la liberté de circuler. Un besoin pour tout le monde afin d'accéder aux soins, pouvoir être livré en biens de consommation courante, nourriture, carburant… C'est ce vers quoi nous essayons maintenant d'aller. Cela demande de gros moyens parce que nous avons aujourd'hui des gens, qui ne sont pas des manifestants, qui bloquent des axes en procédant parfois à du racket. Des moyens doivent être mis pour que ces interventions puissent être faites dans les meilleures conditions possibles en préservant l'intégrité des uns et des autres, des forces de l'ordre mais également des gens qui se trouvent sur ces points. Voilà pourquoi cela prend du temps.

Q: Certains barrages sont débloqués puis à nouveau bloqués: un pas en avant deux pas en arrière?

R: C'est compliqué, on voit à certains endroits que les gens peuvent en effet se réinstaller. On est au contact de gens qui sont prêts à se réinstaller et nous les en empêchons. Donc ça marche, ça fonctionne. On compte, bien sûr, sur le retour à la raison. Et pour cela, nous avons besoin de l'aide des élus, des gens, des familles qui, sur place, peuvent aussi faire comprendre qu'il y a d'autres moyens de contester, de revendiquer, de faire porter ses idées, que de bloquer les axes de la Guadeloupe.

Q: Certains Guadeloupéens rencontrés par l'AFP parlent de "guerre". La situation sur l'île peut-elle s'y apparenter ?

R: Non, la Guadeloupe n'est pas en état de guerre, heureusement. Mais la loi de la République doit s'y appliquer. On n'est pas en état de guerre et les actions qui sont mises en oeuvre pour revenir à une situation la plus normale possible en préservant la liberté et la sécurité des Guadeloupéens, ne sont pas des actions de guerre. C'est pourquoi cela prend du temps. Il faut y aller progressivement, avec précaution. Les moyens spécialisés qui sont mis en oeuvre, visent à le faire en sécurité : c'est une crise, c'est-à-dire qu'en effet on ne peut plus vivre normalement actuellement. Mais ce n'est heureusement pas une guerre, même si les actions qui sont mises en oeuvre sont extrêmement lourdes, très épuisantes pour les forces de l'ordre. Mais la détermination et les moyens sont là pour que nous puissions oeuvrer.

Cecile Rémusat, pour l'AFP.

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