Le Journal officiel publie ce mardi un arrêté, signé de la ministre de la Culture et du Garde des sceaux, instituant une dérogation générale pour faciliter l'accès aux archives publiques des procès impliquant Maurice Papon. Ces archives sont conservées aux Archives nationales à Paris, aux archives départementales de la Gironde et au département des archives du ministère de la Justice. 24 ans après la fin du procès en avril 1998, cette dérogation permettra aux chercheurs de prendre connaissance de ces archives dont la communication n'est normalement possible qu'au bout de 75 ans.
Maurice Papon, décédé en 2007 à l'âge de 98 ans, avait été condamné le 2 avril 1998 par la cour d'assises de la Gironde, à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l'humanité pour sa participation à l'organisation de la déportation de Juifs de la région bordelaise vers le camp de Drancy, près de Paris, antichambre des départs forcés vers le camp d'extermination d'Auschwitz. Maurice Papon avait été secrétaire général de la préfecture de Gironde pendant cette période. Son procès avait duré six mois, soit la plus longue période pour un procès sur des faits concernant l'Occupation.
L'historien spécialisé de cette période Jean-Pierre Azéma avait déposé comme historien au procès de Maurice Papon. Il réagit très favorablement à l'ouverture de ces archives : "Ouvrir les archives, c'est toujours bien pour les historiens", a-t-il dit à L'Esssor. "Cela permet de trancher définitivement sur des faits complexes", ajoute-t-il. "C'est donc une aide considérable et extrêmement précieuse pour les les historiens", conclut Jean-Pierre Azéma..
PMG