Séisme dans la Gendarmerie. Le chef d'escadron César Lizurey, fils de l’ancien patron de l’Arme Richard Lizurey, vient d’être mis en examen, dans une enquête sur la mort d’une gendarme à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, en avril 2020. Cette mise en examen fait suite à un réquisitoire supplétif du 15 octobre 2021 du parquet, du chef de non-assistance à personne en péril.
L’affaire, révélée par l'hebdomadaire Le Point, fait jaser dans l’Arme. Outre la mise en cause d'un officier, le dossier interroge sur un éventuel excès de zèle incompatible avec l'engagement des gendarmes au service du droit. Au moins un militaire a en effet craint qu’au regard de la personnalité du mis en cause, on se soit empressé de clore cette histoire malheureuse.
Les confidences d'un sous-officier
Selon Le Point, un sous-officier en charge de l’enquête s’est ainsi confié à la fin de l’été à la juge d’instruction. Il aurait expliqué que sa hiérarchie lui aurait reproché d’avoir “trop poussé l’audition” de l’épouse du chef d’escadron et d’avoir été “trop intrusif” en cherchant à établir le profil psychologique du mis en cause.
Quand il enquête sur le fils de Richard Lizurey (ancien DG de la Gendarmerie et Monsieur Déconfinement de 2020) le gendarme en charge témoigne de pressions hiérarchiques. Il ne peut entrer chez Cesar Lizurey: ordi donné à la main et acte de saisi signé sur un capot de voiture. 👇 https://t.co/jLBVeUUnEI pic.twitter.com/OII53NzB1N
— Clément Fayol (@ClementFayol) February 7, 2022
La mort de la jeune gendarme, retrouvée morte à son domicile après un tir avec son arme de service, avait d’abord été classée comme un suicide, rappelle France info La Première. Le Point explique que César Lizurey aurait entretenu une relation adultère avec la gendarme et que, alerté par des messages inquiétants de celle-ci, il se serait rendu seul sur place.
L'hebdomadaire précise que l'officier l'aurait alors trouvée ivre et menaçant de se suicider et qu'il aurait alors tenté de la désarmer, selon ses déclarations aux enquêteurs. En vain, puisque le tir serait quand même parti. César Lizurey était alors à la tête de la compagnie de gendarmerie de Nouméa et des îles Loyauté, un poste qu’il a quitté en juillet 2020 pour rejoindre le service de la transformation à la direction générale de la Gendarmerie.