Sauf annonce d’un nouveau candidat ou éventuelle alliance, les chances des anciens gendarmes qui se présentent aux élections législatives de juin apparaissent maigres. Aucun ancien gendarme n’est, à notre connaissance, soutenu par les partis de la majorité, la confédération Ensemble. Les anciens gendarmes candidats se répartissent en effet sous diverses étiquettes, de la droite à l’extrême droite. Il est donc peu probable, pour le moment, de voir un successeur à Jean-Louis Masson. L’ancien officier de Gendarmerie, élu en 2017 sous l’étiquette LR, était le seul ancien gendarme à l’Assemblée nationale.
Roland Gilles
L’ancien patron des gendarmes (2008-2010), le général d’armée (2S) Roland Gilles, se présente dans la première circonscription du Tarn, sous l’étiquette divers droite. Revendiquant sa “liberté” et son “indépendance”, il précise ne pas avoir sollicité d’investiture. L’ancien gendarme devra battre la députée sortante Muriel Roques-Etienne, qui avait succédé en cours de mandat à Philippe Folliot, élu avec 33 % des voix en 2017. Mais alors que la presse locale s’interrogeait sur sa candidature, celle-ci a finalement été confirmée début mai par la majorité présidentielle, Renaissance.
Hervé Moreau
L’ancien officier de Gendarmerie Hervé Moreau va tenter d’arracher la cinquième circonscription de la Côte d’Or. Un territoire que le capitaine connaît bien: il avait commandé en second la compagnie de Beaune, sur ce même secteur, de septembre 2015 à juillet 2019. Hervé Moreau, qui affirme avoir refusé les investitures du Rassemblement national et de Reconquête!, le parti du polémiste Eric Zemmour, se présente comme candidat indépendant de la droite. Après avoir reçu 25.000 euros de dons, il a emprunté la même somme pour financer sa campagne. La tâche sera rude face à l’ancien magistrat Didier Paris, qui avait obtenu 54 % des voix au second tour des législatives de 2017.
Bertrand Soubelet
Surnommé le “général courage” de la Gendarmerie, Bernard Soubelet, l’ancien numéro trois de l’Arme, se présente sous les couleurs du micro-parti Objectif France dans la sixième circonscription des Pyrénées-Atlantiques. “Dans mon cher pays basque, dans notre belle province trop souvent oubliée du pouvoir central”, écrit-il sur sa page Facebook. Le directeur de campagne de Rafik Smati, candidat pour Objectif France à la présidentielle – il avait finalement dû jeter l’éponge – aura fort à faire. Celui qui n’avait obtenu que 6 % des voix en 2017 dans la dixième circonscription des Hauts-de-Seine va en effet affronter le sortant Vincent Bru, élu de la majorité, confortablement élu avec 63 % des voix en 2017.
Aujourd’hui 6 mai 2022 conférence de presse à Saint Pée sur Nivelle pour annoncer ma candidature dans la 6ème circonscription des Pyrénées Atlantique au Pays Basque , mes racines ! La nouvelle Assemblée le 19 juin prochain sera décisive pour notre pays. pic.twitter.com/eSY5Ul8BLc
— Bertrand Soubelet (@B_Soubelet) May 6, 2022
Jean-Michel Cadenas
Délégué départemental du Rassemblement national en Mayenne et membre du Conseil national du RN, le lieutenant-colonel (H) Jean-Michel Cadenas, 68 ans, militant du FN/RN depuis 1976, se présente dans la 2e circonscription (Château-Gontier) de ce département à forte dominante rurale. Dans cette circonscription de 78.000 votants, qu'il qualifie de "terre de mission", il affronte sept autres candidats. Jean-Michel Cadenas a été auparavant candidat à toutes les élections depuis 2008 (sénatoriales, législatives, départementales, européennes). Après cinq ans dans les parachutistes de l'infanterie de marine, Jean-Michel Cadenas a servi pendant 36 années en Gendarmerie, principalement dans la mobile. Il a participé à plusieurs opérations extérieures (Opex), notamment dans l'ex-Yougoslavie.
Je suis candidat sur la 2nde circonscription de la Mayenne. pic.twitter.com/lG0WpAat7t
— Jean-Michel CADENAS (@RassNational53) May 11, 2022
Dominique Duval
Après une carrière de près de 26 ans dans la Gendarmerie – il a dirigé un escadron de gendarmerie mobile et été l’un des patrons de la gendarmerie maritime -, le colonel (ER) Dominique Duval tente sa chance sous les couleurs de Reconquête! dans la deuxième circonscription de l’Aveyron. Toutefois, si Anne Blanc avait été confortablement élue en 2017, avec plus de 18 points d’avance, la circonscription est à prendre puisque la députée n’a pas souhaite se représenter. C’est l’ancien directeur de cabinet adjoint du ministre Jacques Mézard, Samuel Deguara, qui a été choisi par la majorité présidentielle.
Patrice Martin
Si Patrice Martin, qui se présente dans la sixième circonscription de Seine-Maritime, est agriculteur, il assure également être réserviste dans la Gendarmerie. “J’ai eu l’occasion de côtoyer la pauvreté et la misère en tant que gendarme”, dit d’ailleurs le candidat du Rassemblement national à nos confrères des Informations dieppoises. C’est finalement la circonscription des gendarmes candidats la plus incertaine. En 2017, le communiste Sébastien Jumel, candidat en 2022 pour la liste de l’Union de la gauche, avait battu le candidat d’En Marche, après avoir arraché de seulement vingt voix sa place au second tour, devant le candidat du Front national, Nicolas Bay. Pour le moment, la majorité présidentielle n’a pas encore désigné son candidat sur ce territoire qui oscille, ces dernières années, entre droite et gauche.
Les grands absents
Par contre, plusieurs anciens gendarmes déjà engagés en politique ne se sont pas déclarés candidats à cette élection. On pense évidemment à l’ancien patron des gendarmes Richard Lizurey, élu local à Chartres, ou encore à David Galtier, élu à la métropole Aix-en-Provence.
(Article mis à jour le 01/06/2022 à 14h00)
Fortunes diverses pour les gendarmes ou ex gendarmes candidats aux législatives