Tout commence, il y a plus de huit ans, le 11 janvier 2014 en fin de journée. Cyril Cozic, 42 ans, père de deux adolescents, est interpellé à son domicile dans les Yvelines par des gendarmes, après un délit de fuite suite à un accrochage avec une autre voiture. Un adjudant-chef, officier de police judiciaire, le place vers 19h30 dans une cellule de dégrisement –à une température de 6 à 8 degrés– de la brigade de La-Queue-Lez-Yvelines. L'homme présente alors un taux de 2,60 grammes d'alcool dans le sang. Après une nuit passée seul dans la cellule, sans surveillance, il est retrouvé, nu, sans vie le lendemain matin. Cyril Cozic est décédé par hypoglycémie du fait de la combinaison du froid, d'un taux d'alcoolémie élevé et d'une crise d'épilepsie, selon l'expertise médicale.
Le gendarme reconnu coupable
Plus de huit ans après, le sous-officier a été reconnu coupable d'homicide involontaire et condamné à six mois de prison avec sursis, mardi 17 mai 2022, par le tribunal de Versailles. Sa peine n'a pas été inscrite à son casier judiciaire. Il peut donc continuer à exercer ses fonctions. Le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis.
"On met un homme en garde à vue alors qu'on n'a pas les moyens de le faire. Cette mort n'est pas le fruit du hasard, il y a eu une faute du gendarme, car il avait le choix de ne pas le mettre dans cette cellule, et elle a été relevée par le tribunal", a commenté Me Olivier Fontibus, l'avocat de la famille de la victime.
Le gendarme a nié toute responsabilité, assurant qu'il n'avait pas conscience de la température. Il dispose de dix jours pour faire appel. La responsabilité de l'Etat a aussi été reconnue, du fait des conditions de garde à vue dans la brigade.
(Avec AFP)