L'enquête pour "homicide involontaire" et "mise en danger de la vie d'autrui", ouverte après le décès d'un médecin urgentiste du Jura des suites du Covid-19 en 2020, a été classée sans suite, a annoncé jeudi 7 juillet le procureur de la République de Lons-le-Saunier.
"L'enquête n'a pas établi de charge" contre le centre hospitalier de Lons-le-Saunier où exerçait l'urgentiste ou contre son équipe de direction, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville Lionel Pascal. "Par conséquent, la procédure a fait l'objet d'un classement sans suite", a-t-il ajouté.
Un protocole "conforme à l'état des savoirs au moment de sa mise en place"
Les investigations ont montré "qu'un protocole sanitaire avait été mis en place" par l'établissement "bien avant la contamination du Dr Loupiac", a-t-il relevé.
Il reposait notamment sur la mise en oeuvre par le personnel de gestes barrières, sur l'utilisation de moyens de protection qui étaient disponibles et utilisés au sein du service des urgences. "Le Dr Loupiac portait, lors des consultations, les équipements de protection prévus au protocole sanitaire", souligne M. Pascal.
Le docteur Eric Loupiac, ancien médecin militaire ayant servi la Gendarmerie, fauché par le Covid-19
"Ce protocole, jugé conforme à l'état des savoirs au moment de sa mise en place par la majorité des soignants, avait évolué par la suite à mesure que les sociétés savantes progressaient dans la connaissance du Covid, des moyens de s'en protéger et que des instructions étaient données par les autorités de tutelle", selon lui.
L'épouse d'Eric Loupiac avait déposé une plainte contre X pour "homicide involontaire" et "mise en danger de la vie d'autrui". Elle y dénonçait des "manquements aux obligations de sécurité qui incombaient à l'hôpital" ainsi que "l'absence de protections adéquates des soignants" qui ne disposaient pas d'un nombre suffisant de masques FFP2.
Médecin de la Garde républicaine dans les années 90
Eric Loupiac avait été, de 1992 à 1995, le médecin-chef du 1er régiment d’infanterie de la Garde républicaine. Il avait également servi au sein du 2e groupement d’incendie et de secours de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris. Par la suite, il a continué à intervenir régulièrement auprès des gendarmes en armant une équipe médicale opérationnelle de la Gendarmerie, engagée notamment au profit des unités mobiles lors des mouvements sociaux.
(Avec AFP)